Economie

Selon le porte-parole du PS, le gouvernement n’a pas prévu de renflouer la dette de la SNCF

Le porte-parole du Parti socialiste a révélé que la loi de programmation de finances pour 2018-2022 qui doit être envoyée à Bruxelles ne prévoyait pas de prise en charge de la dette de la SNCF. Le président de la République l’avait pourtant annoncé.

«Nous avons discuté hier soir à l'Assemblée nationale du programme de stabilité, le programme des finances publiques de la France qui est envoyé à Bruxelles, il n'y a rien sur la reprise de la dette», a révélé le député socialiste des Landes et porte-parole du Parti socialiste, Boris Vallaud.

S’étonnant de cette absence il s’est demandé en direct : «A qui le gouvernement ment-il ? A Bruxelles, aux Français, aux deux ?» En effet, le président de la République avait affirmé que l'Etat reprendrait à sa charge une partie de la dette de la SNCF, aujourd’hui évaluée à près de 50 milliards d’euros. Le 15 avril dernier, lors de l'entretien avec Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin, sur BFMTV, Emmanuel Macron, s’adressant aux cheminots depuis le plateau de la chaîne de télévision, avait déclaré : «Je suis favorable à ce qu’on reprenne le maximum de dette possible en échange de la modernisation que vous ferez de votre statut.» 

Or, en effet, la charge d’une reprise de cette dette n’apparaît nulle part dans la version consolidée au 19 avril de la loi n°2018-32 du 22 janvier 2018 de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022.

En parallèle, Emmanuel Macron continue d’établir un lien direct entre l’endettement de la SNCF et le statut des cheminots, alors que les comptes officiels de l’entreprise publique montrent bien qu’il n’y en a aucun. De plus, les cheminots étant les employés de l’entreprise publique de transport ferroviaire et non ses actionnaires, leur promettre de reprendre la charge de la dette de la SNCF au compte de l’Etat, comme si c’était une contrepartie à la suppression de le statut est le fruit d'un raisonnement défiant toute logique.  


En revanche, le gouvernement continue de prendre la responsabilité d'alourdir la dette de la SNCF. Ainsi, Bruno Le Maire, ministre français de l'Economie et des Finances, a annoncé le 23 mars l'achat de 100 «TGV du Futur», pour un montant estimé à 2,5 milliards d'euros... à déduire du salaire des cheminots ?