Economie

Macron annonce un fonds public de 1,5 milliard d'euros pour développer l'intelligence artificielle

Le président de la République Emmanuel Macron devrait annoncer le 29 mars que l'Etat consacrera près de 1,5 milliard d'euros de crédits publics sur l'ensemble du quinquennat pour développer l'intelligence artificielle (IA).

«L'ensemble du plan Intelligence Artificielle représentera sur le quinquennat un effort spécifique et inédit de près de 1,5 milliard d'euros de crédits publics», devait déclarer le président de la République dans un discours prononcé lors d'un colloque au Collège de France à Paris.

«Regardez qui dirige l'intelligence artificielle dans les grands groupes mondiaux : les Français. Nous avons les talents, nous avons tout pour relever le défi de l'IA», a tweeté le président avant son discours.

Des Français occupent des places importantes dans les géants du secteur, comme Facebook, Google, Samsung, Deepmind...Dans son discours, dont l'AFP a obtenu des extraits en primeur, Emmanuel Macron insistera sur la volonté de la France «de constituer un hub [plateforme] de recherche au meilleur niveau mondial en IA grâce à la mise en place d’un programme national».

Plusieurs géants internationaux ont annoncé le 28 mars l'implantation en France de grands centres de recherche en IA, comme le Sud-Coréen Samsung qui va installer à Paris son troisième centre le plus important au monde. Sur les 1,5 milliard du plan IA, près de 400 millions d'euros seront dévolus à des «appels à projet et défis d’innovation de rupture ».

L'IA sera le premier champ d’application du Fonds pour l’innovation et l’industrie de 10 milliards d'euros mis en place en début d’année, devait préciser Emmanuel Macron. Le plan IA sera aussi financé par le Fonds de transformation de l'action publique et par redéploiement budgétaire.

Le plan IA s'inspire du rapport commandé en septembre au mathématicien et député La République en marche (LREM) Cédric Villani, qui a conduit plus de 300 auditions auprès d'experts du monde entier. 

En ligne de mire, le marché de la voiture sans conducteur

Dans son discours, Emmanuel Macron a également annoncé un cadre législatif permettant d'expérimenter sur les routes les véhicules autonomes de niveau 4 d’ici 2019. Dans cette catégorie le conducteur est dispensé de tout devoir de vigilance et peut se consacrer à d’autres tâches que la conduite : regarder un film ou travailler sur un écran.

Le gouvernement présentera fin avril sa stratégie pour la voiture autonome, et «d’ici 2020» selon le discours d’Emmanuel Macron, la France devrait disposer d'un «cadre de régulation» permettant la circulation des véhicules autonomes, et plus seulement leur expérimentation.

Considérés comme l'un des axes principaux de développement de la mobilité individuelle ou collective à moyen terme, les véhicules autonomes font l'objet d'un effort massif de recherche et développement, de la part de constructeurs et équipementiers, mais aussi de géants d'internet comme Google et de start-up, sans oublier des universités. Mais plusieurs accidents mortels aux Etats-Unis pourraient y ralentir ce développement alors que le pays, avec Tesla et Waymo, la filiale mobilité de Google, a pris une large avance. 

Les grands industriels français, les groupes Renault et PSA, travaillent néanmoins d'arrache-pied à cette technologie, de même que l'équipementier Valeo, associé en particulier au groupe aéronautique Safran, ou encore les sociétés d'ingénierie Akka, Altran, Alten et Segula, au profit de clients tiers.

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