Economie

Les anti-euro ont perdu de la voix, estime le chef de la BCE

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, a estimé que la voix des anti-euro, qui portait très loin il y a un an, après le Brexit, s'était réduite à «des chuchotements».

En ouverture de la quatrième édition du forum annuel de la BCE à Sintra, près de Lisbonne, son président Mario Draghi a souligné la grande différence entre le climat économique et politique actuel et celui qui entourait la conférence il y a un an, alors que le Royaume-Uni venait tout juste de se prononcer en faveur du Brexit.

«J'avais parlé de "tristesse" et nous avions en outre une croissance faible et une grande incertitude politique. Les anti-euro, opposants au projet européen, bien que représentant toujours la minorité des citoyens en Europe, donnaient de la voix comme jamais», a rappelé le banquier italien.

«Depuis, la majorité silencieuse en Europe a retrouvé sa voix : l'horizon économique s'est amélioré et les cris en faveur de la disparition de l'Union européenne et de l'euro sont désormais à peine plus audibles que des chuchotements», a-t-il estimé.

Si les problèmes économiques de la zone euro n'ont pas tous disparu, la croissance est désormais plus robuste, dans la mesure aussi où la politique monétaire a joué son rôle pour soutenir l'économie, selon le premier gardien de l'euro. 

Le problème auquel est confrontée la zone euro tient aux scories laissées par la crise financière. La productivité n'augmente plus comme auparavant, et ce surtout dans le contexte d'une société vieillissante, d’après Mario Draghi.

Selon lui, la question à se poser désormais est : «Comment rendre cette croissance soutenable et moins dépendante d'un soutien de la politique monétaire ?»

Ce sera aux participants du forum d'y répondre les 27 et 28 juin. Loin de la métropole financière de Francfort, la BCE réunit banquiers centraux, universitaires et analystes de banque à Sintra, dans un hôtel luxueux niché dans la verdure.

Mario Draghi doit prononcer un discours le 27 juin. Parmi les autres intervenants sont annoncés plusieurs membres de son directoire et le professeur au Collège de France, Philippe Aghion, inspirateur du programme économique du nouveau président français, Emmanuel Macron, élu à une large majorité sur un programme libéral pro-européen. 

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