Economie

Nicolas Hulot nommé à l'Ecologie : EDF dévisse en bourse, son PDG tente de sauver les meubles

Après l'annonce de la nomination de Nicolas Hulot à la tête du ministère de la Transition écologique et solidaire, le géant de l'énergie français a été chahuté en bourse. Son PDG a fait valoir qu'EDF était engagé dans la transition énergétique.

L'annonce de l'entrée au nouveau gouvernement de l'animateur-producteur télévisé écologiste Nicolas Hulot, perçu comme réfractaire à l'énergie nucléaire dont EDF est l'un des principaux producteurs mondiaux, a fait chuter dans la foulée le titre du groupe à la Bourse de Paris. Il avait grimpé, en début de semaine, avec la nomination du Premier ministre Edouard Philippe, ancien d'Areva. Le 17 avril 2017, le titre EDF a perdu jusqu'à 6,7% pour s'échanger à 8,83 euros, les marchés s'inquiétant de la mise en place d'une législation défavorable à la production d'énergie nucléaire.

Ce 18 avril, le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy a bien tenté de défendre les intérêts du fleuron français. Le nucléaire est une source de production d'électricité indispensable pour l'indépendance énergétique de la France, a-t-il fait valoir. «Il est aussi dans l'intérêt national que la production nucléaire reste solide, performante et compétitive», a-t-il argumenté lors d'une assemblée générale des actionnaires de l'électricien public ce 18 mai 2017, troublée par des militants anti-atome de l'organisation non gouvernementale Greenpeace.

Et d'ajouter, afin de tenter de rassurer les actionnaires : «EDF est désireux, dans le cadre de la politique que le nouveau gouvernement va déployer, de jouer tout son rôle pour être un acteur engagé dans la transition énergétique.»

Nicolas Hulot, l'incertitude pour EDF

Pourtant, Nicolas Hulot s'est montré un écologiste plutôt modéré sur la question précise du nucléaire. En septembre 2011, l'ex-présentateur de l'émission Ushuaïa était certes venu à Strasbourg prêter main forte aux opposants à la centrale de Fessenheim, afin de réclamer sa fermeture. Mais, six ans plus tard, Nicolas Hulot a mis de l'eau dans son vin. Chroniqueur pour Libération pendant la campagne présidentielle – au côté d'un certain Edouard Philippe, d'ailleurs – Nicolas Hulot ne prônait dans les colonnes du quotidien de gauche plus qu'un «repositionnement» d'EDF, selon ses termes, «dans une trajectoire compatible avec celle de la transition énergétique».

Mais la nomination de Nicolas Hulot ajoute aux incertitudes qui pèsent sur l'avenir d'EDF et sur sa rentabilité. Le groupe doit non seulement faire face au coût du démantèlement des premières centrales nucléaires françaises, mais se trouve également engagé dans des projets pharaoniques tels que la construction de la centrale d'Hinkley Point au Royaume-Uni.

EDF doit aussi finaliser l'acquisition d'Areva NP, la division réacteurs du groupe Areva en difficulté, et mener à bien la maintenance lourde de ses 58 réacteurs nucléaires français. Baptisé «grand carénage», ce programme coûtera au géant de l'énergie 48 milliards d'euros.

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