Economie

Ford pourrait licencier jusqu'à 20 000 salariés dans le monde

Confronté au ralentissement du marché automobile aux Etats-Unis et en Chine, le groupe américain Ford va supprimer des milliers d'emplois afin de faire des économies et d'améliorer sa rentabilité. 20 000 salariés pourraient être concernés.

Le groupe Ford, géant américain de l'automobile, devrait annoncer des suppressions d'emplois dans les prochains jours, a fait savoir, dans la nuit du 15 au 16 mai, une source proche du dossier à l'agence AFP sous couvert d'anonymat.

Ford, qui emploie actuellement 202 000 personnes, temps plein et partiel inclus, pourrait licencier jusqu'à 20 000 salariés, soit 10% de ses effectifs, a dit la source, confirmant des informations du Wall Street Journal. Les suppressions de postes devraient toucher la plupart des marchés dans lesquels évolue Ford, selon la source proche du dossier.

Sous la pression du président américain Donald Trump, Ford avait renoncé en début d'année à délocaliser vers le Mexique toute sa production de citadines dont les ventes américaines ont pourtant plongé sous le coup de bas prix de l'essence à la pompe. Le groupe s'était même engagé à créer 700 emplois dans l'Etat ouvrier du Michigan, dans le nord des Etats-Unis.

Ford doit faire face au ralentissement des marchés automobiles américains et chinois

La marque à l'ovale bleu, dont le PDG Mark Fields est sous la pression d'actionnaires pour clarifier sa stratégie, espère que la cure d'austérité va lui permettre d'économiser quelque trois milliards de dollars dès cette année, ce qui doperait, selon la source, ses bénéfices au moment où plafonnent les ventes de véhicules aux Etats-Unis.

Ford a vendu 214 695 voitures neuves en avril, soit 7,2% de moins qu'en avril 2016, sur fond de recul général des ventes. Les experts affirment que 2017 serait la première année de baisse des ventes de voitures depuis 2009 aux Etats-Unis.

«Nous n'avons pas encore annoncé de mesure d'économie concernant les salariés et ne commentons pas non plus les spéculations», a déclaré à l'AFP un porte-parole de Ford.

Ford s'est vu dépasser par la société Tesla en ce qui concerne sa capitalisation boursière en avril, alors que le spécialiste californien des véhicules électriques produit à peine 100 000 voitures par an, contre des millions pour le groupe Ford. Mais la communauté financière estime que Tesla est mieux armé que Ford pour dominer les nouveaux moyens de transport du futur, en l'occurrence les voitures autonomes.

Le PDG Mark Fields a pourtant multiplié les investissements ces dernières années dans les technologies, en rachetant des startups spécialisées dans l'intelligence artificielle, en renforçant la présence de Ford dans la Silicon Valley (ouest des Etats-Unis) et en promettant que le constructeur automobile ferait partie des premiers groupes à commercialiser un véhicule sans chauffeur.

Ford a ainsi enregistré au premier trimestre une explosion de 7% de ses coûts, principalement à cause d'une hausse des prix des matières premières, des contrats de garantie de qualité et des investissements. Le bénéfice net trimestriel a en conséquence chuté de 35,3% à 1,59 milliard de dollars, et la marge est passée de 5,4% au premier trimestre 2016 à 4,4%.

Le constructeur a averti que le ralentissement des marchés automobiles chinois et américain, les deux premiers au monde, qui l'incite à effectuer de grosses promotions pour éviter d'avoir des stocks importants, pourrait affecter ses bénéfices.

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