Economie

La Société générale ne lâche pas Jérôme Kerviel et pioche dans ses comptes bancaires

Selon 20 Minutes, la Société générale a fait saisir les comptes de son ancien trader, Jérôme Kerviel, car en vertu d'une décision de justice du mois de septembre, ce dernier doit toujours un million d'euros à la banque.

«Ils ont pris entre 3 000 et 4 000 euros et m’ont laissé l’équivalent d’un RSA», soit un peu plus de 536 euros, témoigne Jérôme Kerviel.

La Société générale a donc bien l'intention de faire payer son ex-trader, dont les comptes bancaires auraient été ponctionnés en janvier 2017. Ce dernier doit toujours plus d'un million d'euros à la banque dont il a été l'employé. Selon les informations de 20 Minutes, le groupe bancaire a fait intervenir les huissiers.

Contactée par 20 Minutes, la Société générale se défend néanmoins de tout acharnement et fait valoir une procédure de recouvrement à la fois légale et légitime mais aussi normale : «La Société générale récupère sa créance comme elle le ferait à l’encontre de tout débiteur», a-t-elle expliqué au site d'informations, «le million d’euros auquel Jérôme Kerviel a été condamné ne représente qu’une partie infime du préjudice [...] subi».

En septembre 2016, sur la partie civile de l'affaire dite «Kerviel» et après huit ans de bataille judiciaire, la cour d'appel de Versailles a ramené à 1 million les 4,9 milliards d'euros de dommages et intérêts que l'ex-trader avait été condamné à verser à la Société générale.

La somme prélevée par les huissiers n'est qu'une goutte d'eau par rapport à la somme que Jérôme Kerviel doit à son ancien employeur. Les seuls intérêts cumulés, qui courent depuis la décision de justice, s'élèveraient déjà à plus 29 000 euros, selon le calcul du quotidien. 

Mais ce n'est pas tout : la banque aurait également fait saisir les droits versés par l'éditeur de l'ancien trader pour l'écriture du livre J'aurais pu passer à côté de ma vie, paru en 2016. «Ils veulent juste m’asphyxier jusqu’à la fin de mes jours», a ainsi déploré l'ex-trader définitivement condamné, au pénal, à cinq ans de prison, dont deux avec sursis pour «manœuvres boursières frauduleuses».

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