L'industriel et homme d'affaires français Vincent Bolloré a été inscrit officiellement sur le registre des enquêtes du parquet de Milan, «pour manipulation de marché», a indiqué le procureur Fabio De Pasquale, en charge de l'affaire.
L'entreprise Vivendi, dont il est à la tête du conseil de surveillance (ainsi que de Canal+) avait fait le 12 décembre 2016 une entrée fracassante au capital de Mediaset, en prenant 3% du groupe de télévision italien et en annonçant d'emblée viser les 20%, une manœuvre que son propriétaire, la famille de Silvio Berlusconi, avait qualifiée d'«hostile».
Cette dernière avait alors saisi la justice italienne via sa holding Fininvest en accusant Vivendi de «manipulation de marché».
La famille Berlusconi reproche notamment à Vivendi d'avoir fait chuter le cours de Mediaset en annonçant en juillet 2016 la rupture d'un accord stratégique conclu plus tôt en avril pour le rachat du bouquet payant Mediaset Premium par le groupe de Vincent Bolloré. Vivendi avait alors évoqué des doutes sur les résultats futurs de Premium et avait proposé de n'acquérir que 20% de Premium et 15% de Mediaset.
Depuis, le groupe français est parvenu à s'emparer de près de 30% du capital de Mediaset, dans le but de contraindre la famille Berlusconi à faire alliance avec lui.
Vivendi assure vouloir se renforcer dans le sud de l'Europe, en Italie et en Espagne, via Mediaset et créer une plateforme de contenus audiovisuels à l'image d'un Netflix européen.
Vivendi de son côté a estimé le 24 février dans un communiqué que l'enquête ouverte en Italie était «la conséquence de la plainte sans fondement et abusive déposée par les Berlusconi contre Vivendi après sa montée au capital de Mediaset».
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