Economie

Marine Le Pen veut mettre fin aux délocalisations et prend exemple sur la «méthode» Trump

La présidente du Front national a jugé pertinent le volontarisme de Donald Trump, qui n’hésite pas à mettre sous pression les groupes industriels américains afin d'obtenir de ces derniers une relocalisation de la production aux Etats-Unis.

«[Donald Trump] est en train de mettre en place les mesures pour lesquelles je plaide depuis des années et dont on m'a toujours dit, dans la classe politique et médiatique, qu'elles étaient impossibles à mettre en oeuvre», a déclaré Marine Le Pen le 10 janvier sur le plateau de la chaîne de télévision France 2.

Interrogée sur son appréciation des propositions politiques de Donald Trump, la présidente et candidate du Front national (FN) a indiqué trouver «très intéressant» le projet ébauché par le président américain élu qui fait notamment pression sur l'industrie automobile américaine pour qu'elle renonce à délocaliser sa production hors des Etats-Unis.

«Il met en place un patriotisme économique, un protectionnisme intelligent», a-t-elle expliqué en poursuivant : «Ça ne me choquerait pas, bien au contraire, d'expliquer aux entreprises françaises qu'elles ne peuvent pas impunément échapper à l'impôt [...], qu'elles ne peuvent pas impunément délocaliser leur production en créant les conditions d'un chômage de masse et qu'il faudra faire un choix, celui du patriotisme économique.»

Les deux géants français de l'automobile, Peugeot et Renault, possèdent des usines en Espagne, en Russie et en Europe de l'Est. En cas de victoire du Front national aux élections présidentielles, la question d'une relocalisation pourrait se poser à terme pour les deux fleurons de l'industrie française.

Maine Le Pen n'est d'ailleurs pas la seule candidate aux élections présidentielles à apprécier la politique de reconquête industrielle prônée par Donald Trump. Arnaud Montebourg, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan ont exprimé, chacun à leur manière, des points de vue similaires sur le projet américain de relocalisation industrielle.

Le constructeur automobile américain General Motors a été menacé le 3 janvier par Donald Trump de «lourdes taxes douanières» en cas de refus par l'entreprise d'un rapatriement, ne serait-ce que partiel, de sa production aux Etats-Unis.

Le président américain élu, qui doit officiellement être investi le 20 janvier, a également loué la décision de l'entreprise Ford qui a annulé la construction d'une usine au Mexique afin d'investir dans l'une de ses installations dans le nord des Etats-Unis.

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