Economie

Royaume Uni : après le mystérieux krach de la livre, la Banque d'Angleterre ouvre une enquête

La livre a dévissé de plus de 6% en une nuit sur les marchés monétaires asiatiques. La Banque d'Angleterre a décidé d'ouvrir une enquête pour en déterminer les causes. Depuis le Brexit, les marchés guettent les signes de faiblesse de la livre.

Dans la nuit du 6 au 7 octobre, heures auxquelles les marchés financiers d'Asie sont ouverts, la monnaie britannique a concédé un recul subit et inattendu de 6% face au dollar. La livre est ainsi tombée à 1,18 dollars en quelques minutes.

Intriguée par le phénomène, la Banque d'Angleterre veut faire la lumière sur cet événement. «Nous cherchons à établir les causes de cette chute brutale», a fait savoir l'institut d'émission britannique. Les circonstances dans lesquelles la livre a subi sa baisse la plus forte depuis le résultat du Brexit sont en effet assez étranges. Les marchés asiatiques étaient plutôt calmes et les volumes d'échanges, normaux.

Les déclarations de François Hollande comme cause ?

Les détracteurs du Brexit à l'affût des moindres signes qui confirmeraient que le peuple britannique a pris une mauvaise décision, attribuent cette baisse au résultat de la fermeté de l'Union européenne à l'égard du Royaume-Uni, alors que le Premier ministre Theresa May a réaffirmé son intention de respecter le résultat du référendum. Dans un discours prononcé le 6 octobre, François Hollande a réitiré sa volonté de rester ferme : «Il faut qu'il y ait une menace, il faut qu'il y ait un risque, il faut qu'il y ait un prix», a-t-il martelé.

Les relations sont toujours aussi tendues entre le Royaume Uni et l'Union européenne (UE). Cette dernière ne compte pas faciliter la sortie des Britanniques de l'UE. Jean-Claude Juncker a ainsi appelé l'Union à rester «intransigeante» et à ne pas céder aux «manœuvres» de Londres.

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Explication technique plus probable

Mais pour l'heure, plusieurs explications pourraient suffire à expliquer la chute de la livre : soit une faiblesse intrinsèque de la devise britannique depuis le Brexit, alors que les analystes financiers et les marchés sont à l'affût du moindre signe négatif sur la livre, soit une raison technique de type «fat finger», une faute de saisie d'un opérateur au clavier, se traduisant par exemple par une erreur de zéros, soit l'emballement des algorithmes de vente et d'achat automatisés des différents ordinateurs dans les salles de marchés.

Alexandre Keller

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