Economie

Les agriculteurs en colère face aux ministres européens menant la «vie de château» à Chambord

Vingt ministres européens de l'Agriculture sont réunis vendredi au château de Chambord (Loir-et-Cher) afin de trouver un compromis sur la prochaine politique agricole commune (PAC). Des centaines d'agriculteurs se sont mobilisés à l'extérieur.

Les ministres européens de l'Agriculture «mènent la vie de château quand les agriculteurs sont en train de crever», a fait savoir le 2 septembre aux portes du domaine de Chambord le président de la Coordination rurale, Bernard Lannes.

L'organisation a convoqué un rassemblement à l'une des entrées du domaine du château de Chambord (Loir-et-Cher) où sont attendus «au moins 400 paysans». De son côté, la Confédération paysanne a préféré mobiliser ses troupes le 2 septembre au matin devant la préfecture de Blois pour une «distribution de lait».

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Invités après l'annonce de la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, une vingtaine de ministres de l'Agriculture européens sont réunis le 2 septembre au château de Chambord, pour réfléchir à la prochaine Politique agricole commune (PAC) 2020/25.

«Mener une réunion de crise dans le fastueux château de Chambord, c'est une provocation, ou pour le moins une maladresse», a déclaré à l'AFP le président de la Coordination rurale.

Les agriculteurs réclament «un protectionnisme éclairé»

L'organisation réclame «une aide directe, immédiate et non remboursable, de 500 euros à l'hectare» alors que les agriculteurs sont confrontés à «la pire année depuis la guerre» en raison des aléas climatiques et de la chute des cours. 

«Les trésoreries des exploitations sont exsangues. Aucun secteur n'est épargné : si on continue comme ça, nous allons perdre 30% des agriculteurs», a affirmé Bernard Lannes en précisant que son pronostic est celui des centres de gestion qui suivent la situation des exploitations.

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Au delà de l'aide d'urgence, la coordination rurale réclame «une régulation, un protectionnisme éclairé» pour permettre aux agriculteurs de vivre de leur production.

«Pour le moment, c'est les sacrifices aux agriculteurs, les bénéfices pour les autres : la banque, les assurances, les coopératives, l'industrie agroalimentaire, l'administration et la grande distribution : cela ne peut plus durer !», s'est emporté le président de la coordination rurale.

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