«Dimanche, nous avons reçu 60 commandes en ligne, toutes provenant de non-musulmans» se félicite à l'agence AFP Aheda Zanetti, créatrice du burkini, ce fameux maillot de bain couvrant l'ensemble du corps de la femme à l'exception du visage. D'ordinaire, la styliste australienne d'origine libanaise établit à une dizaine le nombre de commandes le dimanche.
Les ventes du vêtement de plage islamique auraient étés dopées par la polémique dont il fait l'objet en France cet été : l'Australienne affirme avoir reçu de nombreux messages de soutien, alors que les arrêtés municipaux interdisant le port de sa création se sont multipliés ces dernières semaines.
Le burkini déchaine les passions en France
Le burkini a fait son intrusion dans le débat public en France, début août, lorsqu'une association musulmane des Bouches-du-Rhône a souhaité réserver une piscine privée pour les femmes et les enfants uniquement – la «journée burkini». Quelques jours plus tard, le maire Les Républicains (LR) de Cannes, David Lisnard, a pris la décision d'interdire cette tenue de bain, au motif que celle-ci pouvait générer des troubles à l’ordre public, dans le contexte tendu des récents attentats islamistes.
Par la suite, un certain nombres d'élus ont pris des arrêtés municipaux similaires, tels les maires de Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), de Sisco (Haute-Corse) ou encore du Touquet (Pas-de-Calais).
Des personnalités politiques de premier rang ont apporté leur soutien à ces mesures anti-burkini, parmi lesquelles le Premier ministre Manuel Valls, qui voit dans cette tenue une atteinte aux valeurs de la France et de la République, et l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, pressenti pour diriger la Fondation pour l'islam.
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