Economie

Joseph Stiglitz claque la porte de la commission sur la transparence de l'économie panaméenne

Chargé par le Panama de faire la lumière sur son système financier, quelques mois après le scandale des «Panama Papers», le Nobel d'économie a finalement jeté l'éponge, en raison... du manque de transparence du gouvernement.

Coup dur pour le Panama : le célèbre économiste américain Joseph Stiglitz ainsi que le spécialiste anti-corruption suisse Mark Pieth ont annoncé leur départ du groupe d'experts rassemblés par le pays d'Amérique centrale dans la foulée de l'affaire des «Panama Papers».

Le comité en question, composé de sept membres, a pour mission de dissiper les zones d'ombre de l'économie du Panama, quelques mois après la révélation, en avril, de documents concernant de nombreux comptes offshore détenus par des entreprises et des personnes souhaitant échapper aux contrôles fiscaux de leur pays. Le travail des experts doit permettre au Panama d'adapter son système financier aux normes de l'OCDE – et, au passage, de redorer son blason.

Or, le Nobel d'économie américain a justifié son départ auprès de l'agence Reuters par le manque de transparence du gouvernement panaméen. Celui-ci, a-t-il regretté, s'est avéré peu disposé à soutenir une enquête véritablement ouverte sur son système financier, refusant notamment de garantir que les rapports de la commission seraient rendus publics. «Je pensais que le gouvernement était plus investi, mais ce n'est manifestement pas le cas. [...] C'est extraordinaire comme ils ont essayé de nous saboter» a fait savoir l'universitaire.

De son côté, les autorités du Panama ont attribué la démission de Joseph Stiglitz et Mark Pieth à de simples divergences internes, et ont remercié les deux hommes pour leur coopération au cours des deux derniers mois – la première réunion du comité ayant eu lieu début juin.

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