Economie

La Russie devient le premier exportateur de pétrole en Chine

Riyad se retire du marché asiatique en tant que premier exportateur de pétrole, ce que les experts de l’agence Reuters considèrent comme un abandon intentionnel du dumping dans l’attente d’une hausse des prix. Retrait dont bénéficie la Russie.

Voici un constat que les analystes de l’agence Reuters ont déduit en se basant sur la base de données des importations de ressources énergétiques des principaux pays d’Asie du sud et de l’Est.

Ainsi, de janvier à mai 2016, les importations de pétrole de la Chine en provenance de l’Arabie saoudite ont atteint une moyenne de 1,05 millions de barils par jour, correspondant à une hausse de 3,9% par rapport à l’année précédente, alors que l’ensemble des importations de pétrole par la Chine au cours de cette même période ont augmenté de 16,5%.

En même temps, au cours de la période janvier-mai 2016, la Russie a dépassé l’Arabie saoudite, devenant ainsi le premier fournisseur de pétrole à la Chine. L’importation de pétrole russe en Chine de janvier à mai 2016 était de 1,06 millions de barils par jour, soit une augmentation de 42% par rapport à l’année précédente.

La même situation se produit également en Inde, sauf que l’Arabie saoudite n’y a pas comme concurrent principal la Russie, mais l’Iran et l’Irak. De janvier à mai 2016, l’Inde a importé du pétrole de l’Arabie saoudite correspondant à une quantité moyenne de 856 000 barils par jour, alors que l’augmentation de ses achats en provenance de l’Iran pendant la même période a été 64,5% (334 000 barils par jour) et de 55% (892 000 barils par jour) en provenance d’Irak. Bagdad a ainsi détrôné Riyad de son rang de leader sur le marché pétrolier indien.

Au Japon aussi, l’Arabie saoudite n’est plus le premier exportateur de pétrole, avec 1,25 million de barils par jour. Bien que ses exportations sur le marché japonais, au cours de la période janvier-mai 2016, ont augmenté de 12,5% par rapport à l’année précédente, celles de l’Irak ont atteint une croissance de 51%, même si en termes réels, les volumes restent encore faibles (moins de 72 000 barils par jour).

Enfin, la Corée du sud a diminué ses achats de pétrole saoudien de 7% en 2016 par rapport à l’année précédente, même si l’Arabie saoudite reste encore le premier exportateur de pétrole sur ce marché. A l’inverse, l’Iran a doublé ses exportations de pétrole vers la Corée du sud, dont les volumes s'élevaient, en juin, à 200 000 barils par jour.

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