Près de huit décennies après la première découverte de pétrole dans le sous-sol saoudien, le prince héritier, Mohammed Bin Salman, entend remanier et diversifier l’économie de l’Arabie saoudite, qui est actuellement le plus grand exportateur mondial de pétrole, pour les années à venir.
La création d’un Fonds Public d’Investissement, qui accumulera une richesse d’une valeur de plus de deux billions de dollars, servira à aider l’Arabie saoudite à se sevrer de l’or noir.
«Ce qu’il reste à faire à présent est de diversifier les investissements», a déclaré le prince hérité saoudien dans une interview donnée à Riyad et rapportée par l'agence d'information Bloomberg. «D’ici 20 ans, nous deviendrions un Etat dont l’économie ne dépendra plus principalement du pétrole», a-t-il ajouté.
Afin de mettre le projet sur pied, le prince héritier a aussi expliqué que l’Arabie saoudite vendrait des parts de sa compagnie pétrolière nationale, Aramco, pour la transformer en un conglomérat industriel. L’introduction en bourse de la société, d’une valeur initiale de 5%, est prévue pour l’année prochaine.
«Les investissements générés par l’introduction d’Aramco en bourse et le transfert de ses actions dans le Fonds Public d’Investissement deviendront techniquement la source de revenus du gouvernement saoudien, ce qui ne sera plus le cas du pétrole», a souligné le prince hériter avant d’ajouter que ce fonds sera «sans aucun doute le plus grand sur terre».
Selon le secrétaire général du fonds, Yasir Alrumayyan, le Fonds Public d’Investissement devrait permettre à la part d’investissements étrangers d’augmenter de 50%, depuis les 5% initiaux, d’ici 2020.
L’Arabie saoudite est fortement dépendante des revenus de pétrole et souffre actuellement d’un déficit budgétaire sans précédent, qui pourrait atteindre 87 milliards de dollars cette année.
La crise pétrolière a négativement impacté l’économie saoudienne, dont les ventes de pétrole représentent 80% des recettes du royaume.
En janvier, Riyad a présenté un nouveau plan de développement économique visant à considérablement réduire la dépendance du royaume aux prix du brut. Les autorités prévoient à cet effet de restructurer l’économie en investissant davantage dans d’autres secteurs, tels que la santé, le tourisme ou encore les technologies de l’information, ainsi que de libéraliser le marché saoudien pour attirer des investisseurs étrangers.
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