Alors que l’Arabie saoudite subit de plein fouet l'effondrement des prix du pétrole, le comité national du tourisme a exprimé la nécessité de restructurer le secteur du pèlerinage afin qu’il devienne une branche importante de l’économie du pays.
Le pèlerinage constitue en effet la deuxième source de revenus de l’Arabie saoudite, après l’industrie pétrolière. Chaque année, pendant les périodes saintes de l’Hajj et de l'Omra, près de deux millions de pèlerins venus du monde entier se recueillent à La Mecque. Ces chiffres pourraient atteindre jusqu’à 2,7 millions de croyants en 2020.
Selon les experts, l’arrivée des pèlerins renforcerait l'activité touristique du pays, en créant notamment de nombreux emplois, ce qui permettrait ainsi relancer la croissance économique saoudienne.
Le tourisme rapporte chaque année plus de 20 milliards de dollars à l'Arabie saoudite, dont 12 milliards pour les seuls Hajj et Omra. Pour l’économiste, Abdullah Katib, le revenu annuel des fêtes de l’Hajj varie entre 5,3 et 6,1 milliards de dollars, en fonction du nombre de pèlerins qui font le déplacement.
«Environ 40% de ce revenu est généré par les dépenses de logement, 15% par les présents, 10% par l'achat de nourriture et le reste, par d’autres services», explique Abdullah Katib.
Avec un déficit budgétaire de près de 100 milliards de dollars en 2015, lié à l’effondrement du prix du pétrole, l’Arabie saoudite cherche à tout prix à relancer sa croissance en diversifiant son économie.
Alors que jusqu’à présent les revenus de pétrole représentaient 80% des recettes totales du pays, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé que l’Arabie saoudite devait cesser de se reposer sur l’argent que l’or noir a longtemps fait couler à flot dans ses banques.
Dans un effort d’équilibre du budget, le gouvernement saoudien a déjà réduit plusieurs de ses dépenses, vendu des obligations d’Etat, et tapé dans ses réserves de change pour compenser l’impact négatif de la chute du prix du pétrole sur l’économie. Les réserves de l’Arabie saoudite ont chuté de 737 milliards de dollars en 2014 à 640 milliards de dollars.