Economie

Tsipras fustige les «manoeuvres dilatoires» du FMI qui l'empêchent de mener les réformes nécessaires

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, a accusé le 6 mars le Fonds monétaire international (FMI) de recourir à des «manœuvres dilatoires» et des évaluations «arbitraires» pour retarder l'octroi de son feu vert aux réformes économiques.

Le chef du gouvernement grec a estimé que le FMI prônait des réductions de dépenses contreproductives qui ne prenaient pas en compte l'amélioration des performances économiques de la Grèce. 

«L'examen [des  mesures budgétaires] sera bientôt terminé en dépit des manoeuvres dilatoires du FMI», a déclaré Alexis Tsipras au comité central de Syriza, son parti de gauche radicale.

«Pour la première fois, il y a des convergences importantes... entre la partie grecque et les institutions européennes», a-t-il estimé.

La Grèce et l'Union européenne sont désormais sur la même longueur d'onde en ce qui concerne le rythme des réformes, la situation budgétaire en 2016 et les besoins de financement jusqu'en 2018, a souligné le chef de l'exécutif.

En revanche, le FMI a des «attentes irréalistes» et fait des «calculs erronés et non revérifiés», a-t-il relevé.

Le PIB grec a baissé de 0,2% en 2015 au lieu d'un recul de 2% prévu en août dernier, selon le gouvernement.

La Grèce a aussi enregistré un petit excédent budgétaire primaire (hors charge de la dette) au lieu du déficit attendu, a poursuivi Alexis Tsipras.

«Les chiffres sont les chiffres. Ce n'est pas un désaccord technocratique mais politique», a-t-il estimé.

Les créanciers internationaux de la Grèce (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI), ont achevé il y a un mois la première phase de leur audit, mais peu de progrès ont été enregistrés depuis.

Le principal désaccord porte sur la réforme des retraites du gouvernement Tsipras, jugée insuffisante par le FMI.

L'institution de Bretton Woods qui a participé aux deux précédents plans de sauvetage de la Grèce a fait savoir qu'elle ne se joindrait pas au troisième sans la mise en oeuvre de réformes crédibles et d'un accord avec l'UE pour alléger le fardeau de la dette grecque.

Athènes est pressé de voir se conclure l'audit des réformes afin de voir les Européens débloquer l'aide qu'ils lui ont promise. Mais le FMI a mis en garde le mois dernier contre des «hypothèses trop optimistes qui risquent de faire ressurgir les craintes d'une sortie de la Grèce de la zone euro et de compromettre le climat d'investissement».

Athènes a accepté en juillet dernier un plan d'aide de 86 milliards d'euros sur trois ans en échange de strictes économies budgétaires.