Ce mardi 23 février, alors que tous les acteurs du marché s’étaient réunis à Houston pour un congrès, le ministre saoudien a détonné avec ses propos chocs. Il estime que son pays a les moyens de tenir, même avec un baril de pétrole à 20 dollars ou moins. C’est donc aux pays concurrents de s’adapter ou bien de partir du marché. «En revanche, vous Américains, avez un sérieux problème avec les cours actuels du brut. Vos coûts de production sont trop élevés. Donc trois solutions: soit vous les baissez, soit vous empruntez du cash, soit… vous vous auto-liquidez. Les acteurs faibles vont rapidement devoir disparaître» a-t-il déclaré. Il a ajouté que c’était aux Américains de trouver «rapidement un juste équilibre» des coûts de production.
Même si le ministre saoudien n’a pas directement visé les Etats-Unis et le Canada, car ces deux pays sont les principaux concurrents du secteur, les cibles sont claires.
Il y a quelques semaines, la rencontre à Doha entre le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, et les représentants de l’Arabie saoudite, du Venezuela et du Qatar a abouti à un accord de fixation de la limite de la production au niveau moyen de janvier 2016 si les autres pays se joignaient à cette initiative.
Cependant, l’Arabie saoudite a renoncé à ces accords. Le ministre des Affaires étrangères saoudien Adel Ben Ahmed Al-Jubeir a annoncé que le pays n’était pas prêt à réduire la production. Mais si les autres pays le faisaient, le marché pourrait se stabiliser.