Le gaz azerbaïdjanais assure actuellement la sécurité énergétique de nombreux pays européens, a indiqué le président azerbaïdjanais Ilham Aliev lors d'une conférence de presse le 11 mars. D'après le dirigeant azerbaïdjanais, son pays exporte du gaz naturel vers 12 pays, dont 10 pays européens, et en 2024, ses exportations se sont élevées à «25 milliards de mètres cubes de gaz». Ilham Aliev a noté que l'Europe a besoin du gaz azerbaïdjanais, ce qui est confirmé par le Mémorandum d'accord sur le partenariat énergétique stratégique entre l'Azerbaïdjan et l'Union européenne, signé à l'été 2022.
Selon RIA Novosti, citant les données d'Eurostat de novembre dernier, la France, la Hongrie et l'Espagne sont les pays de l'UE qui achetaient le plus de gaz russe, malgré les sanctions antirusses. Ainsi, entre janvier et août 2024, La Russie a livré du gaz à l'UE pour une valeur de neuf milliards d'euros.
Le 10 mars, l'événement énergétique annuel CERAWeek a eu lieu, au cours duquel les pays européens ont envisagé la possibilité de renoncer au gaz russe, malgré l'éventualité d'une levée des sanctions contre le secteur énergétique russe. Dan Jorgensen, commissaire européen à l'énergie, a déclaré que l'Union européenne recevait actuellement 13 % de son gaz naturel de la Russie, contre 45 % en 2022. Selon lui, cette évolution est due à l'adoption rapide des énergies renouvelables dans les pays européens.
En outre, les pays de l'UE ont pu trouver d'autres fournisseurs de gaz, a souligné aux journalistes Holger Loesch, directeur général adjoint de la Fédération des industries allemandes. Il a fait remarquer qu'outre le gaz naturel liquéfié américain, l'Europe dispose d'autres options de livraison de gaz, notamment en provenance du Moyen-Orient, de l'Afrique du Nord et de l'Azerbaïdjan.
En 2022, le gaz russe était fourni à l'Europe par trois voies principales : les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2, qui passent sous la mer Baltique jusqu'à l'Allemagne, le gazoduc traversant l'Ukraine, dans le cadre d'un contrat entre la société russe Gazprom et la société ukrainienne Naftogaz, et le gazoduc Turkish Stream, qui traverse la mer Noire. Cependant, en septembre 2022, Nord Stream a été mis hors service à la suite d'un sabotage, et le 1er janvier 2025, le transit du gaz par l'Ukraine, qui a refusé de renouveler son accord avec la Russie, a été arrêté.
Ainsi, le Turkish Stream reste le seul gazoduc opérationnel reliant la Russie aux pays européens. Par ailleurs, l'Ukraine a lancé à plusieurs reprises des attaques de drones sur ce gazoduc, notamment sur la station de compression de Rousskaïa, située dans le sud de la Russie.
Sergueï Lavrov, chef de la diplomatie russe, a déclaré dans une interview accordée à trois blogueurs américains le 12 mars que l'UE a «perdu son indépendance et son importance économique». Il a ajouté que l'Allemagne, en raison de son refus de la «dépendance du gaz russe», doit actuellement payer «4 à 5 fois plus cher que les industries similaires aux États-Unis». «Le monde des affaires est en train de se déplacer vers les États-Unis, la désindustrialisation de l’Europe est en marche», a souligné Sergueï Lavrov.