L'envoyé du président américain Donald Trump pour les missions spéciales, Richard Grenell, aurait effectué «plusieurs» visites non officielles en Suisse pour discuter d'un éventuel accord sur le gazoduc endommagé Nord Stream 2 pour l'approvisionnement du gaz russe en Allemagne, a rapporté le 2 mars le quotidien allemand Bild. D'après ses sources, des discussions secrètes sur un éventuel accord entre la Russie et les États-Unis se poursuivent en Suisse depuis «plusieurs semaines».
Bild a suggéré, se référant à un éventuel accord, que les États-Unis pourraient agir en tant qu'intermédiaire et acheminer le gaz russe par Nord Stream 2, ce qui leur permettrait de contrôler l'approvisionnement en gaz de l'Allemagne et de «gagner ainsi de l'argent». Dans le même temps, ce ne serait pas le gouvernement américain qui participerait à l'accord à venir, mais des investisseurs financiers américains.
Toutefois, selon Bild, les autorités allemandes ont assuré ne pas être au courant de ces réunions de l'envoyé spécial du président américain en Suisse. Richard Grenell a également nié toute implication.
Début février, le quotidien britannique Financial Times a cité ses sources selon lesquelles Matthias Warnig, l'ancien directeur exécutif de l'opérateur du projet Nord Stream 2, travaillerait sur un projet de redémarrage du gazoduc avec le soutien d'investisseurs américains. Selon le FT, certains membres de l'administration considèrent Nord Stream 2 comme un avantage stratégique à utiliser dans les pourparlers de paix sur le conflit russo-ukrainien.
Des explosions se sont produites sur les conduits Nord Stream et Nord Stream 2 à la fin du mois de septembre 2022. Nord Stream AG, l'exploitant des gazoducs, a annoncé que les dégâts étaient sans précédent et a refusé de préciser quand les gazoducs seraient remis en service. Les journaux allemands Die Zeit, Der Spiegel, ainsi que les chaînes publiques ARD et SWR évoqué une «trace ukrainienne» dans cet incident. Der Spiegel a notamment rapporté que l'ancien chef des forces armées ukrainiennes, Valéry Zaloujny, était impliqué dans l'attaque.
En décembre 2023, le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d'une ligne directe consacrée au bilan de fin d'année, que les gazoducs Nord Stream et Nord Stream 2 avaient très probablement été détruits par les États-Unis ou une tierce partie sous leur influence. La Russie n'a pas été admise à participer à l'enquête sur cet attentat.