International

«Coalition de volontaires» : une nouvelle position au menu du conflit ukrainien

Selon le Premier ministre britannique Keir Starmer, le sommet européen qui a ouvert ses portes à Londres ce 2 mars est consacré à la formation d'une «coalition de volontaires» pour assurer la sécurité de l'Ukraine après la résolution du conflit. La participation serait facultative pour tous les États membres de l'OTAN.

Ce 2 mars, les représentants de 18 pays et organisations internationales se sont réunis dans la capitale britannique afin de discuter de la formation d'une «coalition de volontaires» pour assurer la sécurité de l'Ukraine après le règlement du conflit. C'est ce qu'a annoncé le Premier ministre britannique, Keir Starmer.

Cette «coalition» militaire ne comprendra pas nécessairement tous les pays, puisqu'il s'agit d'une initiative volontaire, mais «jusqu'à présent, le Royaume-Uni et la France sont allés plus loin que d'autres dans les discussions sur cette question», a-t-il ajouté.

«Nous devons trouver les pays européens qui sont prêts à être un peu plus avancés – je ne critique personne ici», a déclaré Keir Starmer à la BBC ce 2 mars. «Mais plutôt que d'avancer au rythme de chaque membre individuel, de chaque pays individuel en Europe, ce qui finira par être un rythme assez lent, je pense que nous devons probablement arriver à une coalition de volontaires».

Parmi les participants au sommet de Londres figurent les dirigeants du Canada, de la République tchèque, du Danemark, de la Finlande, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, des Pays-Bas, de la Norvège, de la Pologne, de la Roumanie, de l'Espagne, de la Suède, ainsi que Volodymyr Zelensky, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen António Costa, le secrétaire général de l'OTAN Mark Rutte et le ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan. Malgré une liste aussi longue de dirigeants européens, Keir Starmer a déclaré dans son interview que les «garanties européennes de la sécurité de l'Ukraine» ne seraient effectives qu'en cas de «soutien des États-Unis», qui ne figurent pas sur la liste des invités.


Premiers résultats

Le sommet n'a duré que deux heures à l'issue desquelles Keir Starmer a donné une conférence de presse.

«Nous nous sommes mis d'accord pour continuer l'aide militaire dans le but de renforcer l'Ukraine. Ensuite, nous devons garantir la souveraineté et la sécurité de l'Ukraine qui doit participer aux négociations. S'il y a un accord entre les pays, nous renforcerons les capacités de défense de l'Ukraine afin d'éviter de futures agressions potentielles. Nous voulons une coalition pour garantir cet accord», a-t-il expliqué.

Starmer tente de réconcilier les parties belligérantes

L'atmosphère autour de la coopération entre l'Ukraine et les États-Unis reste tendue après que les discussions entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump ont tourné à la dispute le 28 février, le président ukrainien ayant été accusé de «manquer de respect» à l'administration américaine.

Le Premier ministre britannique a endossé le rôle de pacificateur et a appelé Donald Trump et Volodymyr Zelensky immédiatement après l'altercation à la Maison Blanche pour tenter de les persuader de reprendre le dialogue. Ses efforts ont toutefois échoué et la partie américaine a déclaré à Keir Starmer qu'il fallait «calmer les esprits» avant de reprendre le dialogue.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni a également offert son aide, estimant que la Grande-Bretagne et l'Italie pouvaient jouer un rôle important «en construisant des ponts».

L'Europe a besoin de plus de troupes près de la Russie, selon Donald Tusk

Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a déclaré à ses homologues à Londres que davantage de troupes européennes devaient être déployées dans les pays limitrophes de la Russie. L'Europe doit parvenir à une indépendance militaire et de défense par rapport aux États-Unis, a estimé le responsable politique.

Il a ajouté qu'il demanderait «avec force que tous les pays européens réfléchissent à la manière de renforcer [leur] flanc et que les troupes européennes soient beaucoup plus présentes en Finlande, dans les États baltes et à [leur] frontière avec la Russie et la Biélorussie». Il est probable que cela devienne possible avec l'organisation d'une «coalition de volontaires», a-t-il ajouté.

L'envoi de soldats de la paix en Ukraine est une impudence, commente Lavrov

De plus, le Conseil européen tiendra une réunion extraordinaire le 6 mars pour envisager d'accorder à l'Ukraine une nouvelle aide financière massive de plusieurs centaines de milliards d'euros, a déclaré le président français Emmanuel Macron dans un entretien avec le journal La Tribune rendu public le 1er mars.

«L'objectif de cette réunion est d'accroître le soutien à l'Ukraine et de donner un mandat à la Commission européenne pour lancer un financement massif et commun le plus rapidement possible car notre sécurité est en jeu», déclare le président.

Le 2 mars, le ministre russe des Affaires étrangères a commenté l'initiative franco-britannique en déclarant que discuter de l'envoi de soldats de la paix en Ukraine relevait de l'impudence.

«Le président Macron a des idées, tout comme Starmer. Ils préparent des milliers de soldats de la paix, ils leur fourniront une couverture aérienne. C'est aussi de l'arrogance. Ce plan d'introduction de «soldats de la paix» en Ukraine est une continuation de la «persuasion» du régime de Kiev de faire la guerre contre nous. Ces «types» ont «piétiné» les accords de Minsk, a déclaré le ministre russe.