«Aucun sens». Voilà comment Christian Jacob, chef de file des députés LR à l’Assemblée nationale définit un éventuel maintien des rétorsions économiques dont fait l’objet Moscou. Pour lui, la mise en place d’une véritable coalition internationale pour lutter contre Daesh et incluant la Russie ne peut se faire en maintenant le statut quo.
«Avec les Russes, se posera clairement la question des sanctions: je n'imagine pas qu'on ait une coalition avec les Russes, qu'on puisse échanger à la fois des renseignements, des données militaires, et en même temps qu'on maintienne les sanctions économiques. Ça n'aurait vraiment aucun sens» a déclaré Christian Jacob.
Un appel au président Hollande
Le numéro un des députés du parti de Nicolas Sarkozy interpelle jusqu’au chef de l’Etat : «Il doit donner des signes tangibles de l'évolution de sa stratégie diplomatico-militaire.» Traduction ? Christian Jacob attend que François Hollande modifie son attitude à l’égard de Moscou. «Maintenant, il faut que les choses soient très claires» ajoute-t-il.
Celui qui représente le groupe LR à l’Assemblée souhaite qu’une vaste coalition se mette en place afin de lutter contre le terrorisme : «Nous sommes favorables à une intervention en Syrie dans le cadre d'une grande coalition avec un mandat des Nations unies et avec une mobilisation de l'ensemble des Etats de la région.»
Mais le raisonnement de Christian Jacob le conduit à se demander comment la Russie pourrait-elle faire partie d’un ensemble luttant contre le même ennemi et qu’en même temps, des pays de l’Union européenne, dont la France, «refusent d’exporter des produits agricoles en Russie».
LR comme le FN sur ce dossier
La position prise par Les Républicains est partagé depuis longtemps par plusieurs membres du Front national dont son vice-président, Florian Philippot. Il a encore répété mardi qu’il était «favorable à la levée des sanctions à l’encontre de la Russie». Il a même qualifié ces dernières «d’erreurs diplomatiques» et de «drame économique».
La patronne du parti, Marine Le Pen, a déjà exprimé à plusieurs reprises sa désapprobation quant à la décision de punir la Russie économiquement. En août dernier, elle déclarait qu’un «vrai président annulerait immédiatement les sanctions contre la Russie». Le locataire de l’Elysée a dû apprécier.