Economie

Les robots occuperont-ils des dizaines de millions d’emplois ?

Ils arrivent pour voler notre travail. Il s’agit bien sûr… Des robots ! Selon l’économiste en chef de la Banque d’Angleterre, la moitié de la main d’œuvre américaine et britannique sera bientôt privée de job à cause de l'automatisation de la société.

L'économiste Andy Haldane, se basant sur les dernières statistiques de la Banque d'Angleterre, a mis en garde les syndicats britanniques : la moitié des travailleurs pourrait se retrouver sans emploi dans les décennies à venir. En cause, l’évolution de l’intelligence artificielle et son impact sur l’industrie, et donc, l’emploi. En effet, les machines remplacent désormais l’homme dans certaines tâches, ce qui était inimaginable auparavant, indique-t-il citant l’exemple de la voiture sans conducteur qui était «de la science-fiction il y a encore une décennie» et qui est aujourd’hui «un fait scientifique».

L’économiste en chef de la Banque d’Angleterre explique son calcul : «prendre les probabilités de l’automatisation et les multiplier par le nombre d’employés donne une estimation à la louche du nombre de jobs potentiellement automatisables». Il les estime ainsi à quelque 15 millions en Grande-Bretagne et 80 millions aux Etats-Unis, soit près de la moitié de la main d’œuvre de chaque pays.

Selon Andy Haldane, on trouve notamment parmi les professions en voie d’«extinction vocationnelle», les comptables, dont 95% du travail serait remplacé. Le secteur des services est aussi concerné puisque 70% des jobs dans les magasins pourraient également être automatisés à terme.

Toutefois, l'économiste a mis en garde contre tout pessimisme, estimant que ce bouleversement massif de l’industrie pourrait également faire augmenter la valeur des qualités sociales, dont les robots sont dépourvus, sur le marché de l’emploi. «Dans un monde où les machines arrivent pour se charger de tâches qui demandent un processus cognitif primaire, il est probable que l’importance (…) des qualités non-cognitives augmente», a-t-il expliqué, concluant que «les jobs bien payés dans le futur pourraient exiger des qualités mesurées par le QE [Quotient Emotionnel] plutôt que par le QI [Quotient Intellectuel]».

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