«Je ne crois pas au recul de l'âge légal de départ à la retraite, c'est une vieille rengaine, vous ne m'entendrez jamais dire à un ouvrier ou un artisan de 60 ans qui aura trimé toute sa vie, qui sera cassé par le travail, qu'il va lui falloir travailler quelques années de plus», a déclaré ce 13 septembre le député LR Aurélien Pradié au micro de France inter.
Celui qui occupe actuellement le poste de secrétaire général du parti et brigue la présidence a plaidé pour une réforme basée sur les annuités et une prise en compte de la pénibilité. «C'est en fonction du nombre d'années travaillées que nous devons calculer notre départ à la retraite. C'est une mesure juste qui doit prendre en compte la pénibilité - vous travaillez pendant cinq ans en position pénible, en situation pénible, vous gagnez un an de départ à la retraite», a-t-il précisé.
Mais cette idée est loin de faire l’unanimité dans son propre parti. Ainsi, son concurrent pour la présidence des Républicains, le sénateur Bruno Retailleau a, le même jour, défendu à l'inverse sur Sud Radio le recul de l'âge légal de départ à la retraite «si on veut préserver la qualité de vie, le pouvoir d'achat de nos retraités».
Une position proche de celle de l’actuel président du parti, Olivier Marleix qui sur France Info s’est déclaré une nouvelle fois en faveur de l'allongement de l'âge de départ à la retraite déclarant : «Pour nous, 64 ans pourrait être un premier palier. Le seul but d'une telle réforme, c'est d'être capable d'augmenter les retraites dans notre pays.» Mais précis sur l’âge de départ, il n’a rien dit sur l’augmentation des pensions.
«Opposition totale» de Marine Le Pen
Interviewée elle aussi ce 13 septembre, sur Radio J, la ministre déléguée chargée des personnes handicapées, Geneviève Darrieussecq, n'a pas exclu que la réforme des retraites soit votée rapidement via le Projet de loi de financement de la sécurité sociale.
La veille le président Emmanuel Macron avait déclaré aux journalistes de l'Association de la presse présidentielle que la réforme des retraites ne pouvait plus attendre et devrait entrer en vigueur «dès 2023».
Enfin, Marine Le Pen a promis ce 13 septembre sur France 2 que son parti s’opposerait à une réforme cet automne. «Si Emmanuel Macron, comme je peux l'entendre, se sert du budget de la Sécurité sociale pour s'attaquer aux retraites, c'est-à-dire contourner en réalité un débat véritablement sur ce sujet, il va se trouver confronté à une opposition totale de notre part», a averti la patronne du groupe RN à l'Assemblée nationale.