Economie

Le G7 compte mettre en œuvre «urgemment» un plafonnement du prix du pétrole russe

Le groupe du G7, réunissant l'Allemagne, le Canada, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, a déclaré vouloir plafonner le prix du pétrole russe, dans le cadre de ses sanctions contre l'opération militaire russe en Ukraine.

Le G7 va mettre en œuvre «urgemment» un plafonnement du prix du pétrole russe et invite «une large coalition» de pays à participer cette mesure : c'est ce qu'a annoncé ce 2 septembre le groupe réunissant l'Allemagne, le Canada, la France, l'Italie, le Japon, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, entendant renforcer ainsi ses sanctions contre la Russie. Ces pays dénoncent en effet l'offensive militaire lancée par Moscou en Ukraine le 24 février, qu'ils considèrent comme une guerre d'invasion ne répondant à aucune provocation de la part de Kiev.

«Le plafond des prix sera fixé à un niveau basé sur une série de données techniques et sera décidé par l'ensemble de la coalition avant sa mise en œuvre», écrivent les sept pays dans leur déclaration du 2 septembre, assurant que les futurs prix seraient «communiqués publiquement de manière claire et transparente».

La veille, le vice-président du gouvernement russe Alexandre Novak avait mis en garde les pays ou entreprises qui plafonneraient le prix du pétrole russe, affirmant que la Russie ne fournirait plus ces partenaires-là. «La Russie profite économiquement des incertitudes liées à la guerre sur les marchés de l'énergie», a pour sa part déclaré à la presse à l'issue de la réunion virtuelle le ministre allemand des Finances Christian Lindner, poursuivant : «La Russie réalise actuellement des bénéfices élevés grâce à l'exportation de matières premières comme le pétrole et nous voulons nous y opposer résolument.» «Le plafonnement des prix est spécifiquement conçu pour réduire les revenus de la Russie et sa capacité à financer sa guerre d'agression, tout en limitant l'impact de la guerre de la Russie sur le monde», en particulier les «pays à faibles revenus», explique également le G7 dans sa déclaration.

Le G7 veut rallier le plus de pays possibles

Concrètement, la Russie vendrait son pétrole à ces pays à un prix inférieur à celui auquel elle le cède aujourd'hui mais qui resterait supérieur au prix de production, afin qu'elle ait un intérêt économique à continuer à leur en vendre, et qu'ainsi elle ne coupe pas ses livraisons.

L'enjeu est de rallier le plus de pays possibles car le plafonnement des prix ne fonctionnera que si tous les grands pays acheteurs y participent, soulignent les experts, qui pointent notamment le rôle de la Chine et de l'Inde. 

Dans ce but, le G7 «invite tous les pays à donner leur avis sur la conception du plafonnement des prix et à mettre en œuvre cette importante mesure», afin d'établir «une large coalition» permettant de maximiser l'effet de la mesure. 

Les dirigeants des pays du G7, sous l'impulsion de Washington, avaient lancé fin juin les travaux visant à élaborer les mécanismes, complexes, de ce plafonnement qui devrait notamment s'appuyer sur une interdiction pour les assureurs et réassureurs de couvrir le transport maritime de pétrole russe.