Economie

France : le déficit commercial se creuse à 71 milliards d'euros au premier semestre

Avec l’envolée des cours des hydrocarbures, le solde commercial français s'effondre et devrait dépasser un déficit de 100 milliards d’euros en 2022. Les services – transports et flux financiers – se portent mieux, sans remettre en cause le déficit.

Les douanes ont annoncé ce 5 juillet que le déficit commercial français sur les biens s'était creusé à 71 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année, principalement en raison du coût des importations d’énergie. Sur le seul mois de juin le déficit commercial s'est creusé de 13,3 milliards d'euros, ce qui représente un nouveau record mensuel.

La facture énergétique «record» a plombé les chiffres semestriels, souligne le ministère du Commerce extérieur dans un communiqué diffusé le jour de la parution de ces chiffres et consulté par l'AFP. Celle-ci est passée de 27 milliards d'euros au deuxième semestre 2021 à 48 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année. Au cours d'une conférence de presse le ministre délégué chargé du Commerce extérieur Olivier Becht, cité par l’AFP, a estimé que ce surcoût expliquait à lui seul la «dégradation très sensible» du solde commercial français sur la première moitié de l'année.

La barre symbolique des 100 milliards d'euros de déficit annuel devrait logiquement être franchie à la fin 2022. Sur douze mois glissants, la France affiche déjà un déficit commercial de 121,9 milliards d'euros.

Les différentes répercussions du conflit en Ukraine ont entrainé une flambée des prix des hydrocarbures, aggravée sur le solde commercial français par la dépréciation récente de l'euro face au dollar qui a renchéri les importations de pétrole libellées en devise américaine. Le ministère a précisé dans son communiqué qu’hors énergie et matériel militaire, le déficit commercial de la France était de 36 milliards d'euros, proche de son niveau de l'an dernier.

Le déficit commercial très important sur les biens est toutefois contrebalancé par une très bonne tenue des services, qui enregistrent un excédent record de 34 milliards d'euros dans ce secteur, contre 23 milliards au semestre précédent. Celui-ci a été porté par les services de transports, de voyages et les services financiers.