Economie

Nouveau record historique du déficit commercial français en avril, à 12,4 milliards d'euros

La hausse des prix de l’énergie, provoquée par la reprise de l’activité économique au sortir des mesures de confinement, puis par les sanctions occidentales contre la Russie, a provoqué un effondrement de la balance commerciale française.

Selon une note du service des Douanes publiée le 8 avril, le déficit commercial des biens français a atteint un nouveau record en avril, à 12,4 milliards d'euros, «sensiblement» dégradé par les importations d'énergie dont les prix ont flambé.

En mars, le déficit avait déjà atteint 11,8 milliards d'euros selon les chiffres révisés des Douanes, soit le pire déficit jamais enregistré. Il atteint également un record absolu en cumul sur douze mois glissants, à 106,6 milliards d'euros.

Les Douanes précisent que la nette dégradation du solde français des échanges de biens est liée à la progression «prononcée» des importations, jusqu'à 58,8 milliards d'euros, contre «des exportations qui augmentent ce mois-ci plus légèrement», à 46,4 milliards.

Dans sa note le service explique que cet écart est porté «majoritairement par la croissance des prix des biens échangés», et précise que les prix à l'importation ont augmenté plus vite que ceux des exportations (+7% contre +4%).

«La hausse des prix de l'énergie est une nouvelle fois la principale responsable de cette situation», ajoutent les douanes, soulignant que hors énergie, le solde extérieur des biens recule «plus modérément sur le mois», s'aggravant de seulement 100 millions d'euros par rapport à mars.

Au-delà de 120 dollars le baril

Les prix du pétrole ont flambé ces derniers mois dans le sillage de la reprise progressive de l'économie mondiale puis de l’opération militaire russe en Ukraine et des sanctions occidentales prises contre la Russie. Ainsi, le baril de Brent, brut de référence pour l'Europe, est passé de 80 dollars fin décembre à plus de 120 dollars depuis l'annonce de l'embargo européen partiel contre le pétrole russe.

En France, les prix de l'essence ont atteint la semaine dernière des niveaux record, au-dessus de la barre des 2 euros malgré la ristourne à la pompe mise en place par le gouvernement, selon des données du ministère de la Transition écologique.

Si l’on considère la balance des paiements, qui inclut les échanges de services, le déficit n’était que de 3,4 milliards d'euros en avril, parfaitement stable par rapport au mois précédent selon les chiffres révisés de la Banque de France parus le 8 juin.