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Maroc : Mohammed VI appelle la population «à s'abstenir» de sacrifier le mouton lors de la fête de l'Aïd

Le roi du Maroc, Mohammed VI, a récemment exhorté les citoyens à renoncer aux sacrifices d'animaux lors de la prochaine célébration de l'Aïd al-Adha.

Mohammed VI a demandé aux Marocains de ne pas procéder à des sacrifices d'animaux lors de la prochaine fête de l'Aïd. Cet appel fait suite à une grave sécheresse qui sévit depuis sept ans au Maroc, affectant sévèrement les populations de bétail et entraînant une hausse importante des prix de la viande.

Dans un discours lu le 26 février par le ministre des Affaires religieuses à la télévision publique, le roi du Maroc a souligné : «Notre pays fait face à des défis climatiques et économiques qui ont entraîné une diminution significative du cheptel.» Un discours rapporté par des médias marocains et internationaux, et relayé par la chaîne de télévision Al Aoula.

Mohammed VI s’est dit conscient de l'importance de cette fête sur les plans religieux, familial et social, invitant toutefois le peuple marocain à «s'abstenir d'accomplir le rite du sacrifice de l'Aïd cette année».

Ce souhait rappelle une demande similaire faite par son père, Hassan II, en 1966, le Maroc ayant également été frappé par une sécheresse prolongée.

Accomplir ce rituel religieux dans les meilleures conditions

«L’accomplissement de ce rite dans ces conditions difficiles est susceptible de porter préjudice à une grande partie des habitants du pays, particulièrement ceux à revenu limité», a tenu à préciser le roi du Maroc, soulignant l'importance de cette fête sur les plans religieux, familiaux et sociaux.

«À cet effet, et tenant compte du fait que l’Aïd Al Adha constitue une sounna confirmée dans la mesure du possible, son accomplissement dans ces conditions difficiles est susceptible de porter préjudice à de grandes parties des fils de notre peuple, particulièrement ceux à revenu limité», a-t-il expliqué.

Selon des chiffres du ministère marocain de l'Agriculture, le Royaume fait face à sa septième année consécutive de sécheresse, ayant entraîné une réduction de 38% du cheptel en l’espace d’un an, en raison notamment d’un déficit pluviométrique de 53% par rapport à la moyenne des 30 dernières années.

Cette sécheresse, considérée comme la plus grave depuis le début les années 1980, a exacerbé la crise alimentaire et économique.

Une autre raison évoquée est la réduction significative du cheptel, conséquence directe de la sécheresse prolongée qui a affecté le pays et entraîné une forte augmentation des prix de la viande rouge. En effet, cette situation est aggravée par la politique gouvernementale qui, bien qu'elle subventionne les importateurs, ne soutient pas directement le produit en question.

Cette approche, ayant suscité de vives critiques, a été jugée insuffisante pour satisfaire les besoins de la population.

L'Aïd al-Adha (fête du sacrifice), également appelée l'Aïd el-Kébir, est l'une des célébrations les plus importantes tant sur le plan religieux que culturel et social dans les pays arabo-musulmanes. Cette fête marque l’achèvement du pèlerinage annuel à La Mecque, connu sous le nom de Hajj.