Afrique

Rage en Tunisie : une augmentation préoccupante du nombre de décès, selon l'Institut Pasteur

Neuf cas de décès dus à la rage ont été signalés en Tunisie depuis le début de l’année. Un chiffre record, comme l'ont révélé les autorités compétentes du pays maghrébin, lequel n’avait pas été touché aussi sévèrement depuis 30 ans.

L'augmentation du nombre de décès dus à la rage, tant chez les humains que chez les animaux, suscite une vive inquiétude en Tunisie, notamment après le neuvième décès enregistré cette année. Ce décès concerne un bachelier d’Enfidha, ville située à une centaine de kilomètres au sud de Tunis. Le jeune homme est mort après avoir été griffé par un chat.

«La Tunisie n'avait pas enregistré un tel chiffre depuis 30 ans», a déploré ce 16 août la coordinatrice du programme national de lutte contre la rage, Kaouther Harabech.

«Cette maladie virale peut se transmettre aux humains par l'intermédiaire des chats, des chiens, des vaches, des ânes ou de tout autre type de mammifère, soit par morsure, griffure ou léchage sur une plaie ouverte», a-t-elle fait savoir sur les ondes de la radio Jawhara FM.

Cette situation inquiétante serait due à la détérioration de la situation environnementale. «Sans ordures, [...] pas d'animaux errants», a soutenu la responsable.

Mesures préventives à suivre

«Nourrir et abreuver les animaux errants ne pourrait qu’entraîner une augmentation de leur nombre, ce qui accentuera le risque d'infection», a averti Kaouther Harabech. La coordinatrice a exhorté les propriétaires d'animaux de compagnie à respecter strictement le calendrier de vaccination annuel et à profiter des vaccinations gratuites proposées par les commissariats régionaux de l’agriculture à travers le pays.

D’autre part, la cheffe du laboratoire de la rage de l'Institut Pasteur de Tunis, Miriam El Handous, qui a évoqué un chiffre record du nombre de décès, a rappelé le 9 août que la Tunisie avait réussi à éradiquer la rage à travers des campagnes de vaccination intensives.

Dans ce contexte, les ministères tunisiens de l'Intérieur, de la Santé, de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche ont appelé les citoyens à respecter les mesures préventives pour préserver leur santé et leur vie, notamment l’obligation de vacciner les chiens et les chats contre la rage, dans le cadre de la campagne nationale annuelle de vaccination gratuite réalisée par les vétérinaires publics à travers le pays.

Les départements compétents ont exhorté les parties prenantes et les structures concernées à redoubler d'efforts dans leurs domaines respectifs pour protéger la vie humaine et animale contre une menace jugée sérieuse.