Gilets jaunes : le Venezuela condamne la «répression excessive» des manifestations en France
Le ministre des Affaires étrangères du Venezuela s'est déclaré solidaire des luttes «des travailleurs français», déplorant la réponse répressive apportée selon lui par les autorités face à 15 mois des manifestations.
Caracas a dénoncé, ce 11 janvier, la «répression excessive» dont fait preuve, selon lui, le gouvernement français lors des manifestations qui se succèdent ces derniers mois en France. «Après 15 mois de manifestations, le gouvernement français n'est pas en mesure de répondre aux demandes de son peuple. Sa réponse est une répression excessive et sévère», a ainsi lancé le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza, sur Twitter. Le commentaire du ministre socialiste était accompagné d'une vidéo montrant une charge policière lors d'une manifestation dans l'Hexagone.
«Le Venezuela est solidaire des luttes justes des travailleurs de France et appelle au dialogue social», a poursuivi Jorge Arreaza.
Tras 15 meses de protestas, el gobierno francés es incapaz de dar respuestas a las demandas de su pueblo. Su respuesta es la represión excesiva e inclemente. Venezuela se solidariza con las luchas justas de los trabajadores de Francia y hace un llamado al diálogo social. https://t.co/lgd3yWRO58
— Jorge Arreaza M (@jaarreaza) January 11, 2020
Depuis le début du mouvement de contestation sociale des Gilets jaunes en novembre 2018, de nombreux blessés sont à déplorer du côté des manifestants comme de celui des forces de l'ordre. Pour leur part, les Gilets jaunes français dénoncent régulièrement les violences commises par les forces de l'ordre, l'usage des grenades et lanceurs de balles de défense (LBD) et certains ont porté plainte. Plusieurs dizaines de manifestants ont en outre été mutilés (éborgnés ou ont perdu un membre).
A cette mobilisation citoyenne, s'est ajouté début décembre un important mouvement de protestation, notamment par la grève, contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement d'Edouard Philippe. Ce 11 janvier, une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites a en effet rassemblé opposants au projet de loi et Gilets jaunes. La manifestation a été émaillée de violences, des casseurs brisant des vitrines et lançant des projectiles contre les forces de l'ordre, qui ont de leur côté fait usage de gaz lacrymogène.
La France fait partie de la cinquantaine de pays qui reconnaissent l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela.
Ce dernier, qui ne fait pourtant pas l'unanimité au sein de l'opposition vénézuélienne, s'était autoproclamé à ce poste le 23 janvier 2019, peu après la réélection de Nicolas Maduro, et avait été immédiatement reconnu comme tel par les Etats-Unis, adversaires du gouvernement bolivarien.
Depuis lors, les manifestations pro et anti-Maduro, rassemblant des dizaines de milliers de citoyens se sont alternées dans les rues du Venezuela, frappé par une importante crise économique, à laquelle se greffent des sanctions étasuniennes. Certaines manifestations ont été émaillées de heurts très violents avec les forces de l'ordre, qui ont fait six morts selon les chiffres de l'AFP, qui ne donne pas de détails sur le contexte ou l'identité des personnes décédées. L'année 2017, lors de laquelle l'opposition avait manifesté dans divers rassemblements tournant parfois à l'émeute, avait été particulièrement sanglante pour le Venezuela, avec des dizaines de morts du côté des opposants comme des partisans du dirigeant vénézuélien.