La capitaine du navire Sea-Watch arrêtée après avoir forcé le passage pour accoster à Lampedusa

- Avec AFP

La capitaine du navire Sea-Watch arrêtée après avoir forcé le passage pour accoster à Lampedusa© Guglielmo Mangiapane Source: Reuters
Le navire Sea Watch, le 29 juin.
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Le Sea-Watch a accosté de force dans la nuit du 28 au 29 juin dans le port de Lampedusa, et sa capitaine Carola Rackete a été arrêtée, avant que ne débarquent 40 migrants qui se trouvaient à bord depuis 17 jours.

Le navire humanitaire Sea-Watch a accosté de force dans la nuit dans le port de Lampedusa (Italie). Sa capitaine, Carola Rackete, a été arrêtée, avant que ne débarquent 40 migrants qui se trouvaient à bord depuis 17 jours. «Nous attendons encore et toujours une solution qui ne se dessine malheureusement pas. C'est pourquoi j'ai maintenant moi-même décidé d'accoster dans le port», a-t-elle déclaré dans une vidéo relayée par Sea-Watch sur les réseaux sociaux.

Le 26 juin, cette Allemande de 31 ans, aux commandes du navire battant pavillon néerlandais, avait forcé le blocus des eaux territoriales italiennes imposé par le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini. Mais le navire avait dû s'arrêter à un mille en face du petit port de Lampedusa et restait bloqué là depuis.

Carola Rackete a finalement choisi de forcer le passage au beau milieu de la nuit, malgré la vedette de police chargée de l'en empêcher. «Nous nous sommes mis devant pour l'empêcher d'entrer dans le port [...]. Si on était restés sur le chemin, [le Sea-Watch] aurait détruit la vedette», a commenté devant des caméras un policier qui se trouvait à bord.

Dans la nuit du 28 au 29 juin, la police est montée à bord afin d'arrêter la jeune femme pour résistance ou violence envers un navire de guerre. La capitaine, qui risque jusqu'à 10 ans de prison selon les médias italiens, est descendue du navire encadrée par des agents, sans menottes, avant d'être emmenée en voiture.

Le ministre de l'Intérieur, Matteo Salvini, a relayé, sur son compte Twitter, une vidéo de l'arrestation dans laquelle on peut voir des policiers évacuant le bâtiment.

Sur le quai, des habitants et militants sont venus acclamer l'arrivée du navire, tandis que d'autres ont applaudi l'arrestation aux cris de «Les menottes !», «Honte !», «Va-t'en!»

Les pêcheurs et les habitants de Lampedusa ont été en première ligne de l'arrivée des migrants depuis près de 30 ans. La Ligue de Matteo Salvini a obtenu 45% des voix aux élections européennes de mai sur l'île.

«Nous sommes fiers de notre capitaine», a écrit sur les réseaux sociaux le président de l'ONG allemande, Johannes Bayer. «Elle a exactement fait ce qu'il fallait, elle a insisté sur le droit de la mer et a mis les gens en sécurité», a-t-il assuré.

Enquête pour aide à l'immigration clandestine et non-respect de l'ordre d'un navire militaire

Les migrants qui ont débarqué ont été conduits dans le centre d'accueil de l'île. Ils avaient été secourus dans les eaux internationales au large de la Libye. Le Sea-Watch, conduit par les garde-côtes, est quant à lui reparti pour s'ancrer au large.

Malgré la fermeté affichée par Matteo Salvini, ce centre n'est jamais vide : Lampedusa a vu débarquer plus de 200 migrants pendant les deux semaines où le Sea-Watch est resté bloqué au large de l'île. Et plusieurs embarcations de fortune ont été signalées dans la nuit au large.

Le parquet d'Agrigente (Sicile) avait ouvert une enquête le 27 juin contre Carola Rackete pour aide à l'immigration clandestine et non-respect de l'ordre d'un navire militaire italien de ne pas pénétrer dans les eaux territoriales italiennes.

Le 28 juin, le ministre italien des Affaires étrangères, Enzo Moavero, avait annoncé que cinq pays européens (France, Allemagne, Portugal, Luxembourg et Finlande) étaient disposés à accueillir les migrants recueillis par le Sea Watch.

Dans le même temps, le navire de l'ONG espagnole Proactiva Open Arms patrouillait au large de la Libye, malgré la menace d'une amende de 200 000 à 900 000 euros brandie par les autorités espagnoles.

Lire aussi : Migrants : Castaner admet que «les ONG ont pu se faire complices des passeurs»

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