Mélenchon accuse le «régime islamiste» turc de vouloir «réinstaller Daesh» en Syrie
Le chef de file de LFI a eu des mots durs contre le «détestable régime turc», qu'il a accusé de soutenir le terrorisme en Syrie. Le député a, en outre, appelé à «accueillir raisonnablement et correctement» les migrants venus de Turquie.
Commentant l'actualité internationale sur France Inter le 2 mars, le président de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a tiré à boulets rouges contre la Turquie du président Recep Tayyip Erdogan, qualifiée de «régime islamiste».
.@JLMelenchon sur les #réfugiés syriens massés aux portes de la #Grèce : "Il faut accueillir ces pauvres gens (...) montrons à #Erdogan que nous sommes des puissances supérieures à sa violence" #LFI#tweetcorrigé#le79Interpic.twitter.com/ABI43Oed3K
— France Inter (@franceinter) March 2, 2020
«Alors d'abord on commence par condamner le détestable régime turc qui ne fait pas la lutte contre le régime de Bachar al-Assad, tout ça ce sont des histoires», a déclaré le député, alors qu'il était invité à donner son point de vue sur la décision du président turc de ne plus retenir les migrants et réfugiés de guerre syriens aux portes de l'Europe.
«Les Turcs ont envahi la Syrie et frappent qui ils ont envie, où ils veulent et essaient de nous réinstaller Daesh dans le paysage – parce que c'est ça le régime turc, c'est un régime islamiste», a-t-il asséné. Quant à l'usage des flux migratoires pour menacer l'Europe, Jean-Luc Mélenchon a qualifié le procédé de «mode de pression le plus détestable et le plus haïssable qui soit».
Après des semaines d'escalade, la Turquie a annoncé le 1er mars qu'elle avait lancé une offensive d'envergure contre l'armée syrienne, abattant dans ce contexte deux avions syriens. Damas, de son côté, a affirmé sa détermination à repousser l'offensive turque.
«Accueillir raisonnablement et correctement» les réfugiés de guerre syriens
Lors de ce même entretien, Jean-Luc Mélenchon a en outre appelé à «accueillir raisonnablement et correctement» les réfugiés de guerre syrien, qualifiés de «pauvres gens qu'on a lâchés comme des animaux dans la campagne en espérant ou qu'ils meurent ou qu'ils disparaissent ou créent un problème tel que ça disloque tout».
Dans la foulée, le président de la France insoumise a reproché à la Turquie et à la France d'avoir contribué à l’envenimement du conflit syrien.
«Je vous rappelle que Laurent Fabius disait que al-Nosra [groupe terroriste lié à al-Qaïda] faisait du "bon boulot" et il invitait à l'assassinat de Bachar el-Assad, ce qui n'était quand même pas la trouvaille la plus intelligente qu'on pouvait faire à ce moment là [...] Nous sommes responsables nous aussi les Français, je veux dire les gouvernements français, de cette situation abominable», a conclu le chef de file de la France insoumise.
Erdogan: "Depuis que nous avons ouverts nos frontières vers l'Europe, des centaines de milliers de réfugiés s'y sont orientés. Ce nombre atteindra rapidement les millions"
— ANADOLU AGENCY (FR) (@aa_french) March 2, 2020
«Depuis que nous avons ouvert nos frontières vers l'Europe, des centaines de milliers de réfugiés s'y sont orientés. Ce nombre atteindra rapidement les millions», a tonné de son côté le président turc depuis Ankara, où il donnait un long discours devant des membres de son parti, l'AKP.
La décision de Recep Tayyip Erdogan de laisser ouvert le passage migratoire a notamment généré de nouveaux troubles sur l'île grecque de Lesbos, où une partie des habitants excédée par des années de débarquements de demandeurs d'asile et effrayé à l'idée d'une nouvelle vague migratoire, a entre autres incendié un ancien camp d'accueil de migrants de l'ONU.