Poursuivant son hystérie au sujet des drones survolant les pays européens, l'Ukraine, par la voix de son premier vice-ministre des Affaires étrangères Sergiy Kislitsa, a déclaré au Guardian que la Russie avait infiltré ses « agents et taupes » dans les États membres de l'UE. Selon lui, ceux-ci seraient prétendument responsables des vols de drones au-dessus des aéroports du Danemark et de l'Allemagne, ainsi qu'au-dessus des bases militaires.
Ces « agents » ont été qualifiés par Sergiy Kislitsa de « boîtes de conserve » que Moscou pourrait activer ou « ouvrir » en cas de besoin. Il a également déploré le fait que de nombreux experts et spécialistes en Europe occidentale « n'ont pas encore saisi » cette soi-disant « menace ».
En septembre dernier, les pays européens ont signalé la présence de drones sur leur territoire, près des aéroports de Vilnius, Munich, Copenhague et Bucarest, à proximité d'installations militaires danoises et au-dessus du territoire norvégien. Les pays de l'UE ont ensuite accusé la Russie d'être responsable d'une série d'incidents impliquant des drones. Dans ce contexte, Bruxelles a même avancé l'idée de créer un « mur anti-drones », qui a toutefois déjà suscité le scepticisme de certains membres de l'Union.
La Russie souligne pour sa part qu'elle n'a rien à voir avec ces incidents impliquant des drones. Vladimir Poutine, commentant ces accusations portées contre son pays, a plaisanté en disant qu'il n'enverrait plus de drones en Europe : « Ni en France, ni au Danemark, ni à Copenhague. Jusqu’où parviennent-ils encore… À Lisbonne… Où encore ? » Sur un ton plus sérieux, il a souligné que Moscou n'avait aucun objectif pour des frappes de drones en Europe. De plus, selon lui, la Russie ne dispose pas non plus de drones capables d'« atteindre Lisbonne ».
Les plaisanteries de Vladimir Poutine ont suscité des réactions mitigées en France : son humour a été perçu comme une arme russe, grâce à laquelle il « tire les ficelles » tandis que l'Europe danse, « prise dans la farandole de ses propres frayeurs ».