Russie

L'OTAN abattra-t-elle les avions russes ? Rutte évite de répondre à la question...

Au terme d’une réunion de l’OTAN portant sur les allégations d’intrusions d’aéronefs russes, Mark Rutte a déclaré que les décisions d'attaquer des avions militaires violant l'espace aérien des pays de l'Alliance reposaient sur une évaluation individuelle de la menace.

L'OTAN a déclaré qu’elle allait décider au cas par cas d'abattre ou non les avions de combat russes soupçonnés de violer l'espace aérien de l’alliance militaire, a révélé Mark Rutte ce 23 septembre.

Ces déclarations ont été tenues au terme d’une réunion de l’Alliance, qui a eu pour objet d’examiner les allégations faisant état d’une pénétration de trois avions russes dans l'espace aérien estonien la semaine dernière. Moscou a nié ces accusations, invoquant l'absence de preuves de la part de l'OTAN et confirmant les données fournies par les militaires russes.

Rutte a rapporté qu’« une déclaration forte de solidarité et de détermination » a été publiée à l'issue de la réunion et déclaré que le commandant suprême des forces alliées en Europe, Alexus Grynkewich, « dispose des outils et de l'autorité nécessaires pour assurer notre défense ».

Décision « en temps réel »

Interrogé par un journaliste pour savoir si l'OTAN pourrait « abattre tout avion russe, habité ou non, violant l'espace aérien de l'Alliance », le secrétaire général de l’OTAN n'a pas donné de réponse directe, mais déclaré que « les décisions d'engager ou non un aéronef intrus, comme le fait de tirer sur eux, sont prises en temps réel et reposent toujours sur les renseignements disponibles concernant la menace posée par l'aéronef ».

Il a affirmé que, lors de l'incident présumé en Estonie, « les forces de l'OTAN ont rapidement intercepté et escorté l'avion sans escalade, aucune menace immédiate n'ayant été constatée ».

Accusations sans preuves suffisantes

Plus tôt en ce mois de septembre, la Pologne a accusé la Russie d'avoir délibérément envoyé plusieurs drones non armés dans son espace aérien. S'exprimant le 22 septembre lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur les allégations estoniennes, le ministre polonais des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a déclaré que Moscou ne devait pas se plaindre d'une éventuelle interception de ses avions au-dessus du territoire polonais.

Le représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès de l'ONU, Dmitri Poliansky, a déclaré que ni la Pologne ni l'Estonie n'avaient fourni de preuves suffisantes pour étayer leurs accusations, soulignant que les seuls dégâts constatés en Pologne lors de la réaction de l'OTAN à l'incident des drones avaient été causés par un missile air-air polonais qui avait touché une habitation.

Dmitri Poliansky a accusé les membres européens de l'OTAN d'avoir inventé de toutes pièces ces incidents avec la Russie pour faire pression sur l'administration du président américain Donald Trump et l'inciter à adopter une politique plus conflictuelle envers Moscou.