Russie

Uranium : la Russie maintient son leadership mondial malgré les pressions occidentales

Malgré les tentatives occidentales de l’évincer, la Russie conserve sa place de numéro un mondial dans l’enrichissement de l’uranium. Avec une part de marché d’environ 40 %, elle fournit notamment un quart de l’uranium enrichi utilisé par les centrales nucléaires américaines. Une dépendance que les sanctions n’ont pas réussi à réduire.

La Russie reste en tête du marché mondial de l’enrichissement de l’uranium destiné aux centrales nucléaires. Selon le premier directeur général adjoint de Rosatom, Kirill Komarov, cette position de leader échappe toujours aux efforts de contournement menés par les pays occidentaux.

« Nous restons numéro un mondial dans le domaine de l’enrichissement de l’uranium. Et quoi qu’en pensent certains de nos partenaires occidentaux, leurs tentatives pour nous remplacer ne sont pas efficaces », a affirmé Komarov lors du forum économique international organisé à MGIMO, le 22 septembre.

Avec près de 40 % du marché mondial, la Russie demeure incontournable. Ce leadership se traduit concrètement par une dépendance forte de plusieurs pays, y compris les États-Unis, où 25 % des réacteurs nucléaires fonctionnent grâce à de l’uranium enrichi fourni par la Russie.

L’échec des sanctions américaines

Le parc nucléaire américain est le plus important au monde, avec une puissance installée d’environ 100 gigawatts. Une part significative de cette capacité repose donc sur les exportations russes, malgré les restrictions instaurées ces derniers mois.

En mai 2024, Washington avait annoncé l’interdiction progressive des importations d’uranium russe, avec des exceptions prévues jusqu’en 2028. En réponse, Moscou avait mis en place, à l’automne suivant, des restrictions à l’exportation vers les États-Unis. Cependant, juste avant la mise en œuvre des mesures, la Russie a réussi à exporter 21,8 tonnes d’uranium vers les États-Unis pour une valeur de 49,3 millions de dollars.

Même l’administration américaine semble reconnaître sa dépendance actuelle. En septembre 2025, le secrétaire à l’Énergie des États-Unis, Chris Wright, a admis qu’un abandon total de l’uranium russe n’était pas encore réalisable, bien que l’objectif reste affiché.

Moscou en tête aussi dans la construction nucléaire

Au-delà de l’enrichissement, la Russie domine également le marché de la construction nucléaire à l’export. Comme l’a souligné Komarov, sur les 25 réacteurs nucléaires en cours de construction dans le monde dans le cadre de contrats internationaux, 22 le sont selon les technologies russes.

« Il n’y a probablement pas d’autre secteur de notre économie où notre part mondiale atteint entre 85 % et 90 % », a-t-il déclaré.

La capacité de la Russie à maintenir son leadership technologique et industriel, même sous pression, illustre le rôle central qu’elle continue de jouer dans le domaine de l’énergie nucléaire mondiale.