La Russie exige de la transparence sur les prétendus empoisonnements d’Alexeï Navalny et de l’ancien agent double Sergueï Skripal, ainsi que sa fille Ioulia. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a formulé cette demande officielle ce 21 septembre sur son canal Telegram.
Selon elle, depuis 2020 et l’hospitalisation d’Alexeï Navalny à Berlin, aucune preuve scientifique n’a été fournie par la clinique allemande « Charité » concernant l’utilisation d’un agent toxique. « On a cru les laborantins allemands sur parole », a-t-elle ironisé, ajoutant que ni l'entourage de Navalny ni les gouvernements occidentaux n’ont accédé aux demandes répétées de la Russie concernant la remise des résultats d’analyses. « Ils ont préféré des slogans inventés et des memes lancés dans l’espace médiatique », a-t-elle déclaré.
La diplomate a également rappelé l’épisode du couple Skripal à Salisbury en 2018, soulignant l’absurdité de la version occidentale. Elle a critiqué le fait qu’un prétendu agent militaire toxique ait été à l’origine, selon les versions de l’OTAN, de la mort de canards dans un étang proche, tout en permettant à Angela Merkel de rendre visite à Navalny en personne, sans crainte de contamination.
Moscou souligne que les accusations concernant l’utilisation du Novitchok n’ont jamais été vérifiées de manière indépendante. Les experts russes n’ont jamais eu accès aux échantillons ni aux analyses réalisées par les laboratoires occidentaux, malgré les demandes officielles. La Russie rappelle avoir proposé à plusieurs reprises une coopération complète sur ces enquêtes, sans réponse concrète des autorités européennes.
L’affaire Navalny : les contradictions de l’Occident
Cinq ans après les premiers événements, une nouvelle accusation d’empoisonnement concernant Navalny a été avancée par son entourage. Cette fois-ci, ce même entourage aurait exigé des résultats d’analyses post-mortem, tout en refusant de partager les conclusions avec le public. La veuve de Navalny, Ioulia Navalnaïa, a déclaré que les échantillons biologiques de son mari auraient été transmis à deux laboratoires occidentaux, qui refuseraient de publier les résultats pour des « raisons politiques ».
Face à cette situation, Maria Zakharova a élargi les revendications russes : « Nous exigeons à nouveau que les laboratoires occidentaux présentent les résultats d’analyses. Tous : ceux de Salisbury, ceux de Berlin, et même ceux liés aux sabotages des gazoducs Nord Stream 1 et 2 », a-t-elle martelé.
Elle souligne que le discours occidental repose uniquement sur des affirmations sans preuves accessibles, ce qui remet en question la crédibilité de l’ensemble de ces accusations. Les laboratoires occidentaux, y compris ceux affiliés à l’OIAC, refusent toujours de partager leurs données avec les experts russes, renforçant ainsi les soupçons d’une instrumentalisation politique.
Des dossiers toujours non élucidés
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a récemment rappelé que le Royaume-Uni refuse toujours de fournir des informations concrètes sur le sort des Skripal. « L’affaire Skripal reste une énigme », a-t-il conclu.
En exigeant la transparence, Moscou entend mettre l’Occident face à ses contradictions et réclame des éléments factuels pour établir la vérité sur des événements exploités à des fins politiques.