Tous les médias atlantistes nous annoncent une « provocation » sans précédent de la Russie. Jacques Attali crie à qui veut bien l’entendre que « l’engrenage est lancé », nous entrons dans la troisième guerre mondiale.
Amen !
Ainsi, après que des drones médiatiques aient été « highly likely » aperçus en quantité indéterminée et changeante en Pologne, c’est le tour de l’Estonie d’entretenir la tension avec une soi-disant incursion de chasseurs russes Mig-31 dans son ciel, au-dessus de la Baltique. Que seraient les atlantistes sans leurs chiens de garde, bien disciplinés, bien dressés, on se le demande. Dans la foulée, l’Estonie demande l’activation de l’art. 4 de l’OTAN, à savoir une consultation avec les autres membres.
Les avions de chasse russes auraient volé pas moins de 12 minutes (sic !) dans l’espace aérien estonien, courageusement protégé par la vaillante aviation italienne, qui aurait immédiatement levé ses chasseurs pour un magnifique duel dans le ciel européen. L’histoire ne dit pas si les pilotes italiens ont in fine aperçu l’ombre de la fumée de la trace d’un Mig-31 russe...
De son côté, la Russie dément : « Trois MiG-31 effectuaient un vol régulier entre la Carélie et un aérodrome de la région de Kaliningrad et n'ont pas dévié de leur trajectoire, a indiqué le ministère de la Défense. Le vol s'est déroulé dans le strict respect de la réglementation internationale de l'espace aérien et n'a pas violé les frontières d'autres États, comme l'a confirmé une surveillance objective. L'itinéraire de vol survolait les eaux neutres de la mer Baltique, à plus de 3 km de l'île de Vaindlo. »
Ce qui n’empêche pas les figures du Monde global d’enchaîner les déclarations dithyrambiques. Kaja Kallas, la « diplomate » européenne, dénonce une « provocation extrêmement dangereuse ». Pour Emmanuel Macron, « elles constituent une nouvelle étape dans cette accumulation de provocations et de gestes irresponsables de la Russie. ». Le ministre de la Défense de la Lituanie appelle même à tirer sur les avions de chasse russes, qui violeraient l’espace national d’un pays de l’OTAN. Quant à Donald Trump, en chef d’orchestre parlant toujours comme s’il s’exprimait à des idiots congénitaux à peine sortis de la maternelle, il n’est pas content (ce qui semble être son état permanent ces derniers temps) et l’exprime ainsi : « Je n'aime pas ça. Je n'aime pas quand ça arrive. Ça pourrait être un gros problème [...] Ils me donneront un briefing dans environ une heure. » Depuis, silence radio. La manière dont le briefing s’est passé a dû ressembler à celui concernant les drones... Ils cherchent toujours.
Hystérie politico-médiatique
Une chose est certaine dans toute cette hystérie politico-médiatique : la provocation vient bien des atlantistes et non pas de la Russie. Ils entraînent une escalade, pour l’instant communicationnelle, mais qui pourrait bien un jour basculer dans le réel. Et alors les citoyens des pays européens seront lancés en première ligne dans une guerre contre la Russie.
Dans tout combat, il est important de savoir ce que l’on défend. Ce pour quoi on prend les armes. La terre, les hommes pour lesquels on est prêt à sacrifier sa propre vie. Car n’oubliez pas que dans les guerres, vous ne risquez pas une méchante réponse sur les réseaux sociaux, mais bien une balle, un éclat d’obus, etc.
Permettez-moi de vous raconter une histoire. L’histoire de Nikolaï. Père de famille. Lui et les siens habitent le village de Polovinkino, situé dans l’arrondissement de Starobelsky à moins d’une heure de voiture de Lougansk. Avec son fils, comme la plupart des habitants de ce petit village planté au milieu des terres agricoles de la région de Lougansk, ils ont participé en 2014 au référendum d’adhésion à la Russie, ont soutenu la Russie... car ils sont Russes.
Il y eut beaucoup d’images, d’enregistrements, de ces gens portés par l’espoir de rentrer enfin à la maison, d’éviter le cauchemar. Mais ce village finalement est resté jusqu’en 2022 dépendant de Kiev et le propriétaire de l’usine de saucisson a offert l’établissement au bataillon Aïdar – pour en faire une prison. Les images ont alors servi.
Une usine de saucisson transformée en prison
De simples habitants de toute la région étaient régulièrement enlevés et les survivants étaient libérés contre rançon. La police refusait de prendre les plaintes des familles, personne ne connaît les chiffres exacts. La plus petite estimation parle de 200 personnes, qui seraient passées par ce lieu oublié du monde. On ne connaît pas non plus le nombre d’assassinats, ni les lieux où les corps ont disparu.
Au sous-sol, se trouvaient les cellules, où l’on torturait les personnes enlevées.
À l’étage, d’autres cellules et le dortoir d’Aïdar.
Nikolaï connaît parfaitement les horreurs de ce lieu désormais maudit par les habitants, car un jour son fils a été enlevé. Le motif : il a participé, comme quasiment tous les habitants de la région, au référendum d’adhésion à la Russie. Il fut torturé, frappé notamment sur la plante des pieds.
Du reste, il n’arrive toujours pas à parler. Pour pouvoir voir son fils et le nourrir, puisque les personnes détenues ne recevaient dans leurs cachots que du pain et de l’eau jetés au sol, il fallait apporter de la bière et de la vodka aux soudars d’Aïdar. Alors vous aviez cinq à sept minutes de « visite ». Après avoir payé la rançon, son fils fut libéré. Mais comme il est entré activement en résistance, il fut assassiné un an plus tard par ses anciens bourreaux.
Un camp de concentration
En soi, l’endroit ressemble à s’y méprendre à un camp de concentration. Lorsque vous levez les yeux dans la cour, un courant glacial vous traverse. Un mirador. Et toute l’histoire se rappelle à vous en un instant, l’horreur coule dans vos veines, elle emplit vos poumons et coupe le souffle.
Ce lieu de torture et de détention est resté en activité de 2014 jusqu’en 2022. À l’arrivée de l’armée russe, les membres du bataillon Aïdar ont courageusement pris la fuite, tentant de faire disparaître les traces de leurs crimes.
Les politiciens occidentaux furent toutes ces années aussi silencieux que les médias alignés, pas une ligne sur le sort de ces pauvres habitants, pas un mot pour condamner les crimes atroces commis par un bataillon formellement interdit pour montrer patte blanche, mais dont les membres furent intégrés dans l’armée ukrainienne. Qui ne dit mot consent.
C’est cela que les atlantistes veulent nous envoyer défendre.
Ce ne sont pas les valeurs de la France.
Ce ne sont pas nos valeurs.