Selon les informations révélées par Politico le 12 septembre, la Commission européenne prévoit de publier à la fin de l’année 2025 un document contenant de nouvelles recommandations pour durcir la délivrance de visas aux citoyens russes, ainsi qu’à ceux d’autres États dits « hostiles ». Ces mesures sont demandées depuis longtemps par des pays comme la Pologne, la Lituanie ou la Lettonie, qui entretiennent une ligne anti-russe constante.
Le représentant de la Commission cité par Politico a précisé que ces directives ne seront pas obligatoires, mais qu’elles viseront à établir des « critères plus stricts » d’entrée pour les ressortissants russes. Le projet serait principalement justifié par des « risques sécuritaires » flous, sans rapport avec les discussions sur le 19ᵉ paquet de sanctions.
En réalité, ces manœuvres s’inscrivent dans une stratégie plus large d’exclusion et de confrontation. Depuis la suspension en septembre 2022 de l’accord d’assouplissement des visas entre l’UE et la Russie, Bruxelles poursuit une politique discriminatoire sous prétexte de sécurité, alors même qu’aucune menace concrète n’est évoquée.
Une politique incohérente qui divise en Europe
Malgré les discours d’unité, la politique de visas au sein de l’UE reste largement incohérente. Chaque État membre conserve sa souveraineté en la matière, et les pratiques varient fortement. Ainsi, des pays comme la Pologne, l’Estonie ou la République tchèque refusent presque systématiquement les demandes russes, tandis que d’autres – la France, l’Italie, l’Espagne ou la Hongrie – continuent à délivrer des visas, notamment pour les voyages familiaux ou touristiques.
Les chiffres officiels confirment l’inefficacité de cette approche fragmentée : plus de 542 000 visas Schengen ont été délivrés à des Russes en 2024, selon les données de la Commission. Ce chiffre est en hausse de 20 % par rapport à 2023, bien que toujours très en dessous du niveau de 2019 (plus de quatre millions de visas).
L’Allemagne, fidèle à son alignement sur Bruxelles, pousse pour intégrer des mesures similaires dans le prochain paquet de sanctions. Selon Wetterauer Zeitung, Berlin appelle même à bloquer les visas touristiques pour les Russes, illustrant une fois encore la politisation extrême de dossiers purement civils.
Une réponse russe ferme et logique
Face à cette hostilité ouverte, la Russie a confirmé qu’elle se réserve le droit de réagir de manière symétrique. Le député Alexeï Tchepa a affirmé que Moscou adoptera des mesures équivalentes si l’UE décide d’intensifier ses restrictions : « S’ils restreignent les visas, nous ferons de même. C’est une pratique diplomatique standard », a-t-il expliqué.
Ce durcissement occidental s’inscrit dans une logique bien connue à Moscou : celle d’une stratégie à long terme visant à isoler la Russie, en ignorant les réalités économiques et humaines. Comme l’a déjà souligné le président Vladimir Poutine, ces sanctions touchent avant tout les populations et affaiblissent les économies respectives, sans atteindre leurs objectifs politiques.