Le représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l'ONU, Dmitri Poliansky, a conseillé à ses collègues français de «mieux étudier l'histoire» afin de se souvenir «à quoi ont abouti les menaces contre la Russie de la part d’hommes politiques européens, y compris français». «Agiter la matraque nucléaire en essayant d’attiser les tensions sur le continent européen ne mènera à rien de bon», a-t-il déclaré au journaliste de RT, commentant l'allocution anti-russe d'Emmanuel Macron ce 5 mars.
Selon Dmitri Poliansky, le dirigeant français «devrait peser ses mots avant de les prononcer». Pour le «président d'un pays pourtant aussi important et ayant une aussi longue histoire que la France», un tel discours est «complètement irresponsable», s'est-il plaint. Pour conclure, il a recommandé aux hommes politiques européens «d’être réalistes et de rejoindre les rangs de ceux qui, aujourd’hui, s’efforcent vraiment d’apporter la paix en Ukraine, plutôt que de travailler à la poursuite de la guerre».
Le 5 mars, Emmanuel Macron s'est adressé à la nation pour évoquer la situation en Ukraine après l'annonce de la suspension du soutien de Washington à Kiev. Dans un discours extrêmement hostile à la Russie, le dirigeant français a évoqué la «menace russe» qui «touche l'Europe», la nécessité de «continuer d'aider les Ukrainiens à résister jusqu'à ce qu'ils puissent négocier avec la Russie une paix solide», avant d'évoquer l'arsenal nucléaire français.
Le Kremlin, par la voix de son porte-parole, Dmitri Peskov, a qualifié le discours de Macron d'«extrêmement conflictuel», pouvant «difficilement être perçu comme le discours du chef d'un État qui pense à la paix». Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a indiqué que l'allocution du président français pouvait être considérée comme une menace pour la Russie, la qualifiant de «longue et plutôt nerveuse».
Le président russe Vladimir Poutine, commentant le discours d'Emmanuel Macron, a suggéré que certains voulaient revenir à l'époque de l'invasion napoléonienne, rappelant comment cette épopée s'était terminée. «Les erreurs de nos ennemis ont toujours commencé par une sous-estimation du caractère du Russe ou, plus généralement, des représentants de la culture russe», a-t-il souligné lors d'une visite à la Fondation des Défenseurs de la Patrie à Moscou.