L'ancien président français François Hollande avait déclaré publiquement qu'il «n'avait pas l'intention, en tant que représentant de la France, de mettre en œuvre les accords de Minsk», répétant «la même chose que l’ancienne chancelière allemande Angela Merkel», a indiqué Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères. Au micro de RT en français, elle commentait le 6 mars les propos d'Emmanuel Macron selon lesquels la Russie n'avait pas mis en œuvre les accords de Minsk.
Zakharova a conseillé à Emmanuel Macron d'«inviter aux Champs-Élysées, au palais de l’Élysée, son prédécesseur, l’ancien président français», pour lui parler «à cœur ouvert, quoique je ne sois pas sûre qu’ils en aient un». Selon Maria Zakharova, François Hollande et Angela Merkel «ont avoué, pas sous la torture, pas sous la pression, mais ouvertement qu'ils ne comptaient pas, pendant ces sept années, appliquer les accords de Minsk parce qu'ils avaient un autre plan».
De plus, Maria Zakharova a aussi commenté l'allocution d'Emmanuel Macron sur sa chaîne Telegram. «Il s’avère maintenant que c’est Emmanuel qui a l’armée "la plus puissante" d’Europe. Or, Zelensky dit que c’est lui», a-t-elle noté, en soulignant qu'«il est très important que ces deux-là soient occupés à se mesurer l’un l’autre».
Cependant, selon la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, «le plus surprenant» est que, sur fond d'aveu du président français que «la paix en Europe n’était pas une priorité pour la France» et qu'«ils voulaient «une Russie apaisée et pacifique», un nouvel ambassadeur français, qui «a partagé ses idées sur le désir de développer les relations» avec la Russie, doive se rendre à Moscou.
«Alors, expliquez-moi encore une fois : pourquoi l’ambassadeur de France se rend-il chez nous ?» s'est interrogée Maria Zakharova.
Dans la soirée du 5 mars, Emmanuel Macron a déclaré dans une allocution télévisée que «la Russie est devenue, au moment où je vous parle et pour les années à venir, une menace pour la France et pour l'Europe». Il s'est également prononcé contre «un cessez-le-feu qui serait trop fragile» en Ukraine et a de nouveau insisté sur le déploiement de troupes européennes de maintien de la paix.
«Nous devons continuer d’aider les Ukrainiens à résister jusqu’à ce qu’ils puissent négocier avec la Russie une paix solide», a-t-il noté, en ajoutant que les chefs d’état-major des pays qui sont prêts à garantir une future paix en Ukraine doivent se réunir à Paris la semaine prochaine.