Russie

Poutine : la Russie est prête à négocier avec l'Ukraine malgré l'absence de légitimité de Zelensky

La Russie est prête à négocier avec «n'importe qui» en Ukraine, bien que Zelensky ne soit plus président légitime, a assuré Poutine, qui précise cependant que la «légitimité» des signataires de tout accord devra être confirmée. Selon lui, le décret de Zelensky interdisant les négociations avec Moscou est un «piège» juridique.

Bien que Moscou considère Volodymyr Zelensky comme un dirigeant illégitime, la Russie est prête à mener des négociations avec «n'importe qui», à condition que l'Ukraine le souhaite. C'est ce qu'a déclaré le président Vladimir Poutine dans une interview avec Pavel Zaroubine, journaliste de VGTRK. «S'il veut participer à des négociations, je choisirai les personnes qui mèneront ces négociations», a indiqué le président russe, dans cet extrait diffusé le 28 janvier sur la chaîne Telegram du journaliste.

«Nous poursuivrons naturellement ce qui nous convient, ce qui correspond à nos intérêts, mais en ce qui concerne la signature de documents ici, bien sûr, les avocats devront nous confirmer la légitimité des personnes qui seront autorisées par l'État ukrainien à signer ces accords», a souligné le président russe. Celui-ci a ajouté que la version finale d'un éventuel accord ne devrait pas comporter «la moindre erreur, le moindre problème».

Vladimir Poutine a également rappelé que les négociations étaient compliquées par un décret signé en octobre 2022 par Zelensky, interdisant toutes discussions avec la Russie tant que Vladimir Poutine en est président. Un «piège» juridique, a-t-il dénoncé.

«Si nous entamons des négociations maintenant, elles seront illégitimes. [...] Mais en gros, s'ils veulent le faire, il y a un moyen légal. Laissez le président de la Rada (Parlement ukrainien, ndlr.) le faire conformément à la Constitution», a indiqué le président russe.

Moscou entend s'adresser à un interlocuteur légitimé par Kiev

Pour le président russe, «s'il y a une volonté, toute question juridique peut être résolue». «Mais jusqu'à présent, nous ne voyons tout simplement pas qu'il y ait une telle volonté», a noté Vladimir Poutine.

Moscou a déclaré à plusieurs reprises être ouvert à des négociations avec Kiev. Mi-juin, appelant à «tourner une page tragique de l'histoire», le président russe avait énoncé un certain nombre de conditions préalable à une paix avec son voisin ukrainien, notamment le retrait des forces de Kiev des nouvelles régions russes.

Le 20 mai dernier, le mandat de cinq ans de Volodymyr Zelensky en tant que président de l'Ukraine est arrivé à son terme. Alors que des élections présidentielles devaient se tenir le 31 mars, Zelensky en a annoncé le report au prétexte de la loi martiale qu'il a décrété dans le pays le 24 février 2022, dans la foulée du lancement de l'offensive russe. Les élections législatives, initialement prévues en octobre 2023, avaient elles aussi été reportées.

Après l'expiration du mandat présidentiel de Zelensky, réitérant que «la Russie n'a jamais refusé de discuter», Vladimir Poutine avait déclaré qu'il revenait à l'Ukraine, conformément à sa constitution, de désigner des interlocuteurs «légitimes» pour toute éventuelle négociation de paix et signature d'accord.