La Russie lutte contre l'«attitude absolument partiale et inacceptable» du Secrétariat de l'UNESCO, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d'une interview accordée à la chaîne russe Koultoura le 27 janvier. Il a ajouté qu'il n'était «pas nécessaire» de se retirer de l'organisation, car un tel comportement devait être combattu «de l'intérieur».
«C'est ce que nous faisons : nous demandons des informations. Le Secrétariat n'a pas le droit de ne pas répondre aux demandes des pays membres. Lorsque les réponses à ces demandes prennent la forme d'esquives, nous rendons cette situation publique», a souligné Sergueï Lavrov.
«Si l'on approfondit les critiques, le plus triste pour la réputation de la direction actuelle de l'UNESCO est qu'elle adopte une position absolument partiale dans la crise ukrainienne» a-t-il poursuivi, ajoutant qu'elle violait «de la manière la plus grossière l'Acte constitutif de l'UNESCO, qui parle de la nécessité d'assurer l'égalité des droits en termes d'accès à l'éducation pour tous».
«Nous sommes des gens obstinés à défendre nos principes»
«La Charte des Nations unies, qui lie toutes les organisations spécialisées (comme l'UNESCO), est encore plus stricte : chacun est tenu de respecter les droits de tout homme, indépendamment de sa race, de son sexe, de sa langue ou de sa religion. La langue russe et l'Église orthodoxe canonique sont interdites par la loi en Ukraine. Il ne s'agit pas d'un processus spontané», a souligné Sergueï Lavrov.
Celui-ci a ajouté que les autorités ukrainiennes avaient commencé à restreindre les droits des langues minoritaires dans les écoles «bien avant l'opération militaire spéciale», et qu'elle avaient ensuite «fait une exception pour les langues de l'Union européenne», tout en «laissant la langue russe seule dans une position absolument discriminatoire».
Le ministre russe des Affaires étrangères a également noté que l'UNESCO, compétente pour traiter de l'égalité des opportunités dans l'éducation, «n'a réagi à aucune mesure visant à éliminer l'éducation en russe». «C'est triste. Néanmoins, nous sommes des gens obstinés à défendre nos principes et ceux qui sous-tendent les activités des organisations internationales», a conclu Sergueï Lavrov.
L'UNESCO mène la «guerre contre la vérité»
Le 13 décembre, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait fustigé un projet de rapport de la directrice générale de l'UNESCO, relatif à la sécurité des journalistes au cours de la période 2022-2023, dans lequel les journalistes russes blessés et tués n'étaient pas mentionnés.
«Désormais, chaque fois que l'un de ces pays évoquera la liberté d'expression et la sécurité des représentants des médias, tout le monde saura qu'il s'agit d'un mensonge», avait-elle lancé dans un message posté sur sa chaîne Telegram.
Fin novembre, le ministre russe des Affaires étrangères avait qualifié la directrice générale de l'UNESCO de «complice de la guerre de l'information menée par l'Occident contre la Russie» et de la «guerre contre la vérité» parce que son document ne contenait «aucune mention» de la mort de journalistes russes.