Ce 19 décembre, le ministère russe de la Défense a annoncé que la veille l’armée ukrainienne avait mené une attaque contre le site de production Kamensky dans la région de Rostov. Selon le communiqué publié sur la chaîne Telegram du ministère, «six missiles balistiques ATACMS de fabrication américaine et quatre missiles de croisière Storm Shadow britanniques ont été utilisés».
Les systèmes de défense antiaérienne russes, notamment des S-400, Buk-M3 et Pantsir, seraient parvenus à abattre «tous les missiles ATACMS et trois des quatre missiles Storm Shadow». «Un missile de croisière a été détourné de la cible de l'attaque. À la suite de sa chute, une structure technique située sur le territoire de l'usine a été endommagé», a précisé le ministère.
L’usine Kamensky, fondée en 1939, est un pilier industriel de la région de Rostov. Elle fabrique divers produits chimiques à usage civil et militaire. En janvier 2023, elle avait été intégrée au conglomérat Rostec.
Le ministère a souligné que «ces actions du régime de Kiev, soutenues par les occidentaux, ne resteront pas sans réponse». Le 11 décembre dernier, la Défense russe avait signalé une attaque similaire, contre un aérodrome militaire de la même région, promettant également une «réponse». Deux jours plus tard, ce même ministère annonçait une «frappe massive» contre les infrastructures énergétiques ukrainiennes.
Des mises en garde ignorées
La Russie a mis en garde à maintes reprises contre des frappes menées par Kiev sur son sol à l'aide de missiles à longues portée occidentaux. Vladimir Poutine avait averti, mi-septembre, contre le fait que de telles frappes changeraient «considérablement l’essence et la nature même du conflit» et signifierait pour Moscou une entrée en guerre directe des Occidentaux contre la Russie.
Dans la soirée du 21 novembre, lors d'une allocution télévisée, le président russe avait annoncé l'utilisation, pour la première fois, d'un missile balistique hypersonique russe Orechnik contre une installation militaro-industrielle dans la ville ukrainienne de Dniepropetrovsk.
Une annonce qui survenait après l'autorisation donnée à Kiev, par le président américain sortant Joe Biden, d'utiliser des missiles à longue portée afin de frapper dans la profondeur du territoire russe. Plusieurs frappes de missiles américains ATACMS et franco-britanniques Storm Shadow avaient été rapportées en Russie la veille de l'annonce du premier emploi du missile Orechnik.