Russie

Transfert d'armes nucléaires à l'Ukraine : Peskov dénonce «un raisonnement absolument irresponsable»

Ce 26 novembre, le porte-parole du Kremlin a commenté les informations du New York Times selon lesquelles des responsables occidentaux auraient proposé de restituer à Kiev des capacités nucléaires au titre d'une dissuasion en cas de cessez-le-feu.

L'idée de transférer des armes nucléaires à Kiev «appartient à une frange extrémiste», a déclaré ce 26 novembre le porte-parole du président russe Dmitri Peskov lors d'un briefing 

«Même la ligne la plus provocatrice, visant à l'escalade des tensions, a une frange extrémiste. C'est probablement le point de vue de cette tendance extrême», a déclaré le représentant du Kremlin, dénonçant «un raisonnement absolument irresponsable de gens qui comprennent mal la réalité».

Le représentant du Kremlin a également attiré l'attention sur le fait que «de telles propositions sont exprimées anonymement».

Le 21 novembre, évoquant les pistes dont des responsables américains et européens discuteraient afin de dissuader la Russie de violer un éventuel cessez-le-feu en Ukraine, le New York Times a rapporté que certains d'entre eux avaient «même suggéré que M. Biden pourrait rendre à l’Ukraine l'arme nucléaire, qui lui avait été retirée après la chute de l’Union soviétique».

Néanmoins, comme l'a noté la publication, une «telle démarche serait compliquée et aurait de graves implications».

Transférer des armes nucléaires à l’Ukraine équivaudrait à une attaque contre la Russie, avertit Medvedev

Cette piste, qui aurait été envisagée par des Occidentaux, a également été commentée dans la matinée par le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev.

«La menace même du transfert d'armes nucléaires au régime de Kiev peut être considérée comme une préparation à un conflit nucléaire avec la Russie. Les conséquences sont évidentes», a déclaré l'ancien président russe sur sa chaîne Telegram. «Le transfert effectif de telles armes peut être assimilé à une attaque menée contre notre pays» a-t-il ajouté, renvoyant à l'article 19 de la doctrine nucléaire russe.

Une doctrine également évoquée par Peskov. Interrogé par un journaliste de CNN sur le risque d'une escalade nucléaire, le porte-parole du Kremlin a invité à «lire les documents doctrinaux pertinents» adoptés «au cours des dernières semaines», à «écouter attentivement les déclarations» de Vladimir Poutine ainsi qu'à «évaluer soigneusement» les actions des responsables occidentaux. «L’Occident, qui est directement impliqué dans ces conflits, pourra alors facilement répondre à cette question» a-t-il ajouté.

Le 19 novembre, un décret signé par Vladimir Poutine énumère les principes fondamentaux de la doctrine nucléaire. S’il consacre le statut défensif de l’arme nucléaire pour la Russie, présentée comme une «mesure extrême et nécessaire», celui-ci en a également étendu les possibilités de recours.

Au-delà d’une riposte à une attaque nucléaire, l’agression de tout État non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire, sera dorénavant considérée comme une «attaque conjointe» contre la Russie. Par ailleurs, une réponse nucléaire russe devient possible en cas de «menace critique» contre sa souveraineté, même avec des armes conventionnelles, en cas d'attaque contre la Biélorussie ou encore dans le cas de «lancement massif» de missiles de croisière ou de drones franchissant les frontières russes.