Le gouverneur de la région de Koursk, Alexeï Smirnov, a annoncé ce 17 novembre la mort de la rédactrice en chef du journal Narodnaïa Gazeta, Ioulia Kouznetsova, dans une attaque de drone contre une voiture dans le district de Bolchesoldatsky, non loin de Soudja.
«Aujourd'hui, sur le territoire du district de Bolchesoldatsky, la rédactrice en chef du Narodnaïa Gazeta du district de Bolchesoldatsky, Ioulia Kouznetsova, a été tuée lors d'une attaque de drone ukrainien sur une voiture», a écrit Alexeï Smirnov.
Un opérateur de saisie et de mise en page de la publication ainsi qu'un commissaire de police du district ont également été blessés lors de l'attaque du drone ukrainien, a indiqué le gouverneur.
«Ils ont été emmenés à l'hôpital, une assistance médicale leur est fournie et d'autres mesures de soutien nécessaires seront mises en place», a-t-il précisé.
Une enquête criminelle a été ouverte concernant «une attaque terroriste de l'armée ukrainienne contre des civils dans la région de Koursk».
La région de Koursk, à l'instar d'autres régions russes frontalières de l'Ukraine, est régulièrement soumise à des bombardements et à des attaques de drones de la part des forces armées ukrainiennes. Ces dernières ont, par ailleurs, opéré une incursion début août sur ce territoire russe.
Journalistes russes tués : la diplomatie russe fustige un rapport de la directrice de l'Unesco
Le 2 novembre, l'Unesco a publié un rapport de sa directrice générale, Audrey Azoulay, sur la sécurité des journalistes et le problème de l'impunité pour 2022-2023. Ce rapport n'inclut pas les journalistes russes tués.
Suite à cette publication, la chaîne Pervy Kanal a exhorté l'Unesco d'y inclure les statistiques concernant les décès et les blessures de représentants des médias russes, a rapporté ce 17 novembre l'agence TASS.
Le rapport doit être présenté à l'Unesco les 21 et 22 novembre à Paris. Dans le même temps, il ne contient aucune donnée sur la mort de journalistes russes, parmi lesquels, rappelle la chaîne, Daria Douguina, Vladlen Tatarsky, Oleg Klokov, Boris Maksoudov et Rostislav Jouravlev.
«La rédaction de Pervy Kanal rejette catégoriquement cette approche biaisée de la description du problème de la sécurité des journalistes dans le monde moderne. Nous demandons que le rapport publié soit modifié et que les exemples susmentionnés [de décès et de blessures de journalistes russes] y soient ajoutés», peut-on lire dans un fragment de la lettre adressée par le chef du service d'information, Kirill Kleïmenov, au directeur général de l'Unesco, dont des extraits ont été cités à l'antenne.
Quelques jours plus tôt, le média russe VGTRK avait adressé une demande similaire, notant «un manque total d'objectivité et de tolérance» et attirant l'attention sur la mort des journalistes de la chaîne : Boris Maksoudov, Igor Korneliouk et Anton Volochine.
Suite à la publication du projet de rapport d'Audrey Azoulay, le ministère russe des Affaires étrangères s'est indigné que le secrétariat de l'Unesco et le directeur général de l'organisation en personne «continuent d'ignorer de manière provocante» les crimes commis par Kiev contre les journalistes russes, «y compris les assassinats ciblés, les attaques terroristes et les tentatives d'assassinat».
Le rapport «ne reflète pas le moins du monde» l'état réel de la question de la sécurité des journalistes, a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova.
Le 5 juin, Vladimir Poutine a déclaré, lors d'une réunion avec les dirigeants des plus grandes agences de presse du monde en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF), qu'«au moins 30» journalistes russes avaient été tués depuis le début du conflit en Ukraine.