«Il est clair que ces "ultimatums" sont de nature préélectorale». Le 12 novembre, le vice-président du Conseil de sécurité russe, Dmitri Medvedev, a réagi sur sa chaîne Telegram aux récents propos de Friedrich Merz, chef de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et candidat à la chancellerie en Allemagne.
Dans une interview à l'hebdomadaire Stern, publiée la veille, Merz a réitéré sa volonté d'adresser un ultimatum à la Russie s'il était élu.
«J'ai [...] proposé de donner au gouvernement de Kiev le droit de dire : si le bombardement de la population civile ne s'arrête pas dans les 24 heures, les limitations de portée des armes existantes seront levées collectivement», a-t-il rappelé, en référence à des propos qu'il avait tenus mi-octobre, lors d'une prise de parole au Bundestag. «Si cela ne suffit pas, le Taurus sera livré une semaine plus tard», a ajouté Merz.
«Il est clair que ces missiles ne sont pas en mesure de changer quoi que ce soit de significatif au cours des hostilités. Leur lancement n'est qu'un moyen de prolonger l'agonie du régime de Bandera. Mais le risque que le conflit passe à la phase la plus dangereuse serait multiplié par les frappes de missiles de croisière. Notre président nous a mis en garde à ce sujet», a déclaré Medvedev.
Celui-ci a également estimé «surprenant de voir à quel point la génération actuelle de politiciens européens souhaite entraîner la guerre sur son territoire» et d'ajouter que «le vaccin de la Seconde Guerre mondiale a complètement cessé de fonctionner». Ce qui signifie, a-t-il poursuivi, que «le mauvais scénario reste le plus probable».
Fournir des Taurus à l'Ukraine est une «erreur», estime Scholz
Dans une interview accordée à la chaîne ZDF le 24 octobre, Olaf Scholz a réitéré son opposition à la livraison de ces armes à Kiev, estimant qu'il s'agirait d'une «erreur».
«Soutenir l'Ukraine, oui, mais ne pas franchir une ligne qui nous mènerait à la guerre avec la Russie», a déclaré le chancelier allemand. S'il a défendu le déploiement de missiles américains sur le territoire allemand à partir de 2026, Scholz a insisté sur la nécessité de continuer à soutenir l'Ukraine tout en évitant que le conflit ne dégénère en confrontation directe entre la Russie et l'OTAN.
L'Allemagne est le deuxième fournisseur d'armes de l'Ukraine après les États-Unis
Depuis le début du conflit, l'Allemagne a apporté un soutien militaire important à l'Ukraine, notamment en lui livrant et autorisant des pays tiers à lui fournir des chars de combat Leopard. L'Allemagne demeure le deuxième fournisseur d'armes de l'Ukraine, après les États-Unis, d'après le décompte du think-tank Kiel Institute, avec 10,6 milliards d'euros d'aide militaire entre fin janvier 2022 et fin août 2024.
Selon son projet de budget pour 2025, l'Allemagne prévoit d'allouer 4 milliards d'euros à l'aide militaire à l'Ukraine. Les autorités russes ont déclaré à plusieurs reprises que les livraisons d'armes à l'Ukraine n'influeraient pas sur la détermination de la Russie et n'affecteraient pas le déroulement des opérations militaires.