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Soutien à l'Ukraine : Macron et Starmer entendent presser Biden d’agir avant l’arrivée de Trump

En marge des cérémonies du 11 Novembre, Emmanuel Macron et Keir Starmer s'entretiennent à Paris. Selon The Telegraph, les deux hommes entendraient convaincre Biden d'autoriser l'emploi par Kiev de missiles longue portée franco-britanniques. Un feu vert sur lequel il pourrait être difficile de revenir, après le départ de Biden de la Maison Blanche.

Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer se retrouvent ce 11 novembre à Paris, à l'occasion des commémorations de l'armistice de 1918. Occasion au cours de laquelle les deux dirigeants ont réaffirmé «leur détermination à soutenir l'Ukraine de façon indéfectible et aussi longtemps que nécessaire pour faire échec à la guerre d'agression que mène la Russie en Ukraine», a rapporté l'Elysée dans un communiqué.

Cette rencontre se tient dans le contexte de la récente victoire de Donald Trump aux présidentielles américaines, qui a promis de reconfigurer l’engagement militaire américain en Ukraine.

La veille, citant plusieurs sources, The Telegraph rapportait que les deux hommes entendaient discuter de la question de savoir si Joe Biden pourrait autoriser Kiev à tirer des missiles Storm Shadow en profondeur sur le territoire russe. Le quotidien britannique souligne que ces missiles franco-britanniques «nécessitent la technologie américaine pour être pleinement efficaces».

Toujours selon The Telegraph, qui dépeint cette entente comme «une dernière tentative pour contrecarrer les efforts de Donald Trump visant à réduire le soutien américain à l’Ukraine», si Biden venait à octroyer un tel feu vert à ces tirs sur la Russie «il serait plus difficile de revenir sur cette approbation».

«Nous souhaitons vivement nous assurer que nous pourrons tirer le meilleur parti du temps qui nous sépare du 20 janvier et ne pas simplement tout mettre en suspens jusqu’à la prochaine administration», a déclaré au quotidien un haut responsable de Whitehall.

Au cours de sa campagne, Donald Trump a déclaré à plusieurs reprises son intention de mettre rapidement un terme à ce conflit s'il était réélu.

Macron réaffirme que la Russie ne doit pas gagner la guerre

Le 7 novembre, lors d’un sommet européen à Budapest, Emmanuel Macron a réaffirmé sa position soulignant l’importance pour l’Europe de défendre ses intérêts face aux incertitudes américaines.

«La Russie ne doit pas gagner cette guerre», a-t-il réaffirmé, appelant les dirigeants européens à se montrer unis et à protéger la souveraineté du continent.

Tout en affirmant que l’Europe ne devait pas tomber dans un transatlantisme «naïf», Macron a insisté sur la nécessité d’une autonomie stratégique pour répondre aux défis actuels. Alors que Trump pourrait réduire le soutien américain à l’Ukraine, le président français appelle les Européens à anticiper et à renforcer leurs propres capacités de défense.

Feu vert aux tirs de missiles sur la Russie : une ligne rouge pour Moscou 

La Russie a déjà réagi aux informations selon lesquelles Macron et Starmer souhaitaient obtenir l’autorisation américaine pour permettre à l’Ukraine de frapper en profondeur la Russie avec des missiles Storm Shadow.

Le porte-parole du Kremlin, a déclaré ce 11 novembre que ces tentatives des dirigeants européens illustraient leur rêve de voir une «défaite de la Russie». Cependant, Dmitri Peskov a affirmé que Moscou ne changerait pas ses objectifs en Ukraine, ajoutant qu’aucune aide militaire occidentale ne pourrait «changer la dynamique» sur le terrain.

L'emploi de missiles à longue portée occidentaux pour frapper en profondeur le territoire russe est réclamé par Kiev depuis des mois. La Russie a prévenu à plusieurs reprises qu'une telle autorisation serait considérée comme «une implication directe» des pays de l’OTAN dans le conflit en Ukraine, notamment en raison des moyens occidentaux que ces missiles nécessitent pour être opérés.

Mi-septembre, le président russe Vladimir Poutine a averti que cela «changerait considérablement l'essence et la nature même du conflit». «Cela signifiera que les pays de l’OTAN, les États-Unis et les pays européens, sont en guerre contre la Russie», a-t-il précisé. Cette dernière sera alors contrainte de prendre des «décisions appropriées», toujours selon le chef d'État russe.