«Le président Khürelsükh et moi-même avons discuté d'un large éventail de questions communes dans les domaines politique, économique et humanitaire et avons échangé nos points de vue sur les problèmes internationaux et régionaux les plus urgents», a déclaré ce 3 septembre le président russe Vladimir Poutine à l’issue de son entretien avec son homologue mongol à Oulan-Bator, capitale du pays.
Plus tôt dans la matinée, le dirigeant russe était arrivé en Mongolie pour une visite officielle, particulièrement suivie par la presse occidentale, celle-ci mettant l’accent sur le mandat d’arrêt international émis à l’encontre de Vladimir Poutine. «Il n'a pas été arrêté à sa descente d'avion», n’ont pas manqué de commenter plusieurs médias occidentaux.
Au menu des discussions entre Vladimir Poutine et Ukhnaagiin Khürelsükh, le développement du partenariat entre la Russie et la Mongolie, notamment dans les domaines du commerce, de l’énergie, et de l’éducation. La coopération militaire et les enjeux de la scène internationale et régionale ont été également débattus.
Économie et énergie
Le président russe a précisé qu’une grande attention avait été accordée à l'établissement de liens commerciaux et d'investissement mutuellement bénéfiques entre la Russie et la Mongolie. Les deux dirigeants ont réitéré leur volonté de conclure un accord de libre-échange, ont-ils déclaré à l’issue de la réunion.
Selon le président de la Mongolie, un tel accord, dont la signature est prévue d'ici la fin de 2024, améliorera «l'environnement réglementaire et créera de nouvelles opportunités concrètes pour élargir la coopération économique» entre la Russie et la Mongolie. «Grâce à l'adoption de cet accord, 375 types de produits de l'élevage pouvant être exportés vers les marchés des pays membres de la CEEA seront exonérés des taxes à l'importation», a-t-il noté.
De son côté, le dirigeant russe a rappelé que l'élaboration du plan du gazoduc Soyouz-Vostok, d'une longueur de près de 1 000 kilomètres, qui reliera la Russie à la Chine via la Mongolie, était achevée et faisait actuellement l'objet d'un examen d'État et d'une évaluation du projet. «Nous ne parlons pas seulement du transit du gaz russe à travers la Mongolie ; la possibilité de fournir ce carburant aux consommateurs mongols est également envisagée», a précisé Vladimir Poutine.
La Russie est l'un des principaux partenaires économiques étrangers de la Mongolie. Au cours des sept premiers mois de cette année, le chiffre d'affaires commercial a augmenté de plus de 21%, a précisé le président russe. En 2023, 90% de l'essence et du diesel arrivaient sur le marché mongol en provenance de Russie, a-t-il ajouté.
Coopération militaro-technique et antiterroriste
Par ailleurs, Vladimir Poutine a souligné que le partenariat entre les deux pays dans le secteur énergétique ne se limitait pas à l'exportation d'hydrocarbures. Moscou est également ouvert à la mise en œuvre de projets nucléaires pacifiques avec Oulan-Bator basés sur les technologies russes les plus modernes, y compris l'utilisation de réacteurs de petits modules, a-t-il notamment souligné.
Le président russe a ajouté qu'en discutant des questions de coopération militaro-technique et antiterroriste, les dirigeants des deux pays avaient déclaré que l'interaction entre Moscou et Oulan-Bator dans ces domaines contribuait à assurer la sécurité en Asie. «La discussion sur l'agenda international a confirmé que les positions de la Russie et de la Mongolie sur de nombreuses questions mondiales actuelles sont proches», a-t-il ajouté.
Les deux présidents ont également abordé le thème de l'éducation. Vladimir Poutine a souligné que Moscou attribuait chaque année plus de 600 bourses d’études aux jeunes Mongols. «Notre pays fait traditionnellement beaucoup pour former du personnel hautement qualifié pour répondre aux besoins de l'économie mongole ; plus de 2 000 étudiants mongols étudient dans les universités russes», a-t-il déclaré.