Sur les images circulant sur les réseaux sociaux, des blindés et des cadavres de soldats ukrainiens. Dans la région de Koursk, plusieurs tentatives de percée ukrainiennes se sont soldées par des échecs. Des unités de Kiev ont été capturées à Martynovka et Mikhaïlovka et au moins un blindé Stryker de fabrication américaine a été saisi par les troupes russes.
Des attaques «coups de poing» ont été signalées dans le district de Korenovo et, ce 14 août au soir, le média russe Rybar rapporte des batailles locales «sans avancée de l’ennemi observée».
Le journaliste allemand du Bild Julian Röpcke, partisan de l’Ukraine, a quant à lui relevé que la stratégie ukrainienne, consistant à envoyer de petites unités «dans 50 villages en même temps» était particulièrement risquée.
Zelensky mène l'offensive médiatique
Rybar a par ailleurs dénoncé les tentatives de propagande de Kiev, des médias ukrainiens s’étant rendus dans la ville de Soudja pour rendre compte de sa capture, à défaut d’annoncer d’autres succès. La situation se stabilisait déjà hier 13 août. A maints endroits du front, des frappes de bombes planantes FAB et l'intervention d'hélicoptères d'attaques ont été rapportées, l'armée russe annonçant l'élimination de plus de 2 000 militaires ukrainiens depuis le 6 août et le début de l'offensive ukrainienne.
Ce 14 août, le commandant des forces spéciales tchétchènes Akhmat, le général de division Apti Alaudinov a déclaré à la chaîne de télévision Rossiya 1 qu'environ 12 000 militaires ukrainiens étaient entrés dans la région de Koursk.
«Nous continuons de progresser dans la région de Koursk», a de son côté revendiqué Volodymyr Zelensky. «Depuis le début de la journée, nous avons parcouru entre un et deux kilomètres dans différentes zones», a-t-il déclaré sur Telegram, tout en faisant état de «plus de 100 militaires russes capturés» ce jour.
Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Igor Klymenko, a déclaré que l'Ukraine cherchait à créer «une zone tampon» dans la région de Koursk pour protéger sa population frontalière. L'expression est utilisée par Vladimir Poutine depuis 2023 pour contrer les frappes ukrainiennes contre la région de Belgorod, une menace mise à exécution en avril quand l’armée russe a lancé une offensive dans la région ukrainienne de Kharkov.
Biden en «contact direct» avec Kiev
Kiev peut bien sûr compter sur le soutien occidental. Hier, Joe Biden a admis avoir eu des «contacts directs» avec Kiev. «J'ai parlé régulièrement avec mon personnel, probablement toutes les quatre ou cinq heures au cours des six ou huit derniers jours et cela crée un véritable dilemme pour [le président russe Vladimir] Poutine», a déclaré le président américain à la presse, en faisant ses premières remarques sur l'offensive de Koursk. «Nous avons été en contact direct, en contact permanent avec les Ukrainiens. C'est tout ce que je dirai à ce sujet tant que cela sera en cours», a-t-il ajouté, alors qu'il descendait d'Air Force One à la Nouvelle-Orléans.
Le ministère russe de la Défense a par ailleurs rapporté une attaque massive de drones, 117 appareils sans pilotes et quatre missiles ayant été interceptés la veille au soir selon l’armée, notamment dans la région de Voronej.
Les images publiées par l'armée russe ce 14 août font état de parachutistes des 80e et 82e brigades d'assaut aéroportées ukrainiennes faits prisonniers dans les localités de Malaïa Loknia, Martynovka et Oulanok.
Expulser l'ennemi, une tâche prioritaire, selon Poutine
Vladimir Poutine a enjoint le ministère russe de la Défense à expulser l'ennemi du territoire lors d’une réunion le 12 août avec les autorités des régions frontalières et le commandement des forces de sécurité.
Le président russe a aussi jugé que Kiev cherchait à améliorer ses positions pour des négociations à venir, mais aussi à «semer la discorde, casser notre unité nationale, et frapper sur le plan intérieur».
En tout, 28 localités étaient le 11 août sous contrôle ukrainien et le sort d'environ 2 000 personnes restait pour l'heure inconnu, a indiqué lors de cette réunion le gouverneur par intérim de la région de Koursk, Alexeï Smirnov, ajoutant que l’offensive ukrainienne s’étendait sur 12 kilomètres de profondeur et 40 kilomètres de large.