«Nous voyons que l'opposition ne veut pas accepter sa défaite, même si nous pensons qu'elle devrait le faire et féliciter les vainqueurs de ces élections», a déclaré ce 30 juillet à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
«Bien sûr, il est très important que ces tentatives visant à bouleverser la situation au Venezuela ne soient pas alimentées par des pays tiers, des tiers, et que le Venezuela soit libre de toute ingérence extérieure», a ensuite souligné Peskov.
Ces propos interviennent dans la foulée d’émeutes, le 29 juillet au soir, à travers le Venezuela, au lendemain de la victoire de Nicolas Maduro, réélu président du pays. Les autorités ont fait état de plus de 20 victimes militaires et d'au moins 15 personnes arrêtées pour actes de vandalisme et actions déstabilisatrices.
Le gouvernement vénézuélien a par ailleurs dénoncé l'ingérence d'un certain nombre de pays dans les élections, annonçant rappeler sept de ses ambassadeurs.
Maduro fustige des «révolutions de couleur»
Le président vénézuélien Nicolas Maduro a comparé les manifestations dans le pays à des «révolutions de couleur».
Maria Corina Machado, à la tête de l’opposition, a assuré le 29 juillet au soir que celle-ci prouverait la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia. Selon elle, le candidat défait aurait en réalité obtenu 6,27 millions de voix, contre 2,7 pour Maduro.
Selon le Conseil national électoral vénézuélien, Maduro a été réélu pour un troisième mandat consécutif de six ans avec 51,2% des suffrages et 5,15 millions de voix, Urrutia obtenant quant à lui 44,2% des suffrages et 4,5 millions de voix.
Caracas rappelle sept ambassadeurs
La pression internationale se fait aussi sentir : les autorités de l'Uruguay, de l'Argentine, du Costa Rica, de l'Équateur, du Guatemala, du Pérou, de la République dominicaine, du Panama et du Paraguay ont exigé la révision des résultats des élections.
«La fraude commise par Nicolas Maduro n'est rien d'autre qu'une victoire à la Pyrrhus. Il a peut-être gagné la bataille. Mais le plus important est que les lions vénézuéliens se sont réveillés. Tôt ou tard, le socialisme prendra fin», a déclaré le président argentin Javier Milei dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, s'adressant «au peuple héroïque du Venezuela».
Les États-Unis, quant à eux, ont affirmé «craindre que le résultat annoncé ne reflète pas la volonté du peuple». L’UE, via le chef de sa diplomatie Josep Borrel, a appelé à une «transparence totale».
Les autorités vénézuéliennes ont annoncé rappeler ses diplomates de sept pays d'Amérique latine n'ayant pas reconnu les résultats des élections, dénonçant «les principes idéologiques les plus odieux du fascisme international et qui refusent de reconnaître les résultats des élections du 28 juillet 2024», a déclaré Caracas dans un communiqué.
Le Venezuela, visé par des sanctions occidentales, notamment depuis la réélection de Maduro en 2018, est exsangue : son PIB a été réduit de 80% en dix ans. Caracas fustige le «blocus criminel» de Washington.