«Nous considérons de telles décisions comme inacceptables», a déclaré Dmitri Peskov à la presse ce 22 juillet, ajoutant attendre une réaction des organisations de défense des droits de l'homme et de celles impliquées dans la garantie de la liberté des médias, dans la foulée du refus des autorités françaises d’accréditer des journalistes russes aux JO.
Dans un entretien publié le 20 juillet par le Journal du Dimanche, Le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avait indiqué que 4 340 personnes avaient été écartées de l’organisation des JO, dont «moins d’une centaine» en raison de risques supposés d’ingérences de pays étrangers. Selon Darmanin, ceux-ci auraient été cachés «sous différentes couvertures», dont des «journalistes, staffs techniques, kinés…»
Le premier flic de France a mentionné des tentatives venant de «Russie et de Biélorussie», tout en évoquant «d’autres pays» dont il a refusé de dévoiler la liste.
Mentionnant des risques de cyberattaques, Darmanin a déclaré : «nous avons par exemple refusé des "journalistes" en grand nombre, qui prétendaient couvrir les Jeux. En revanche, nous avons accepté la présence de Russes qui travaillent pour le Comité international olympique (CIO) ». Et celui-ci de justifier : «Nous appliquons le principe de précaution».
L’agence RIA Novosti a indiqué ce 22 juillet que le comité d'organisation des JO de Paris avait refusé l'accréditation à tous les journalistes de RIA Novosti Sport, invoquant la décision des autorités françaises.
Les Jeux Olympiques se tiendront à Paris du 26 juillet au 11 août, les Jeux Paralympiques du 28 août au 8 septembre.
Paris s'assied une nouvelle fois sur la liberté de la presse
«Nous pensons que ces décisions portent atteinte à la liberté des médias non pas indirectement, mais directement et, bien sûr, qu’elles violent toutes les obligations de la France envers l'OSCE et d'autres organisations», a conclu Peskov.
Dans le cadre du 14e paquet de sanctions contre la Russie, la Commission européenne avait annoncé le 15 mai dernier interdire de diffusion sur le territoire de l’UE quatre médias, dont trois russes : ont été visés Voice of Europe, RIA Novosti, Izvestia et Rossiiskaïa Gazeta. Une censure s’ajoutant à celle ayant frappé dès 2022 Sputnik et RT.
En représailles, le Ministère russe des Affaires étrangères a publié le 25 juin la liste de 80 médias européens désormais interdits en Fédération de Russie. Parmi ceux-ci, neuf français, dont Le Monde, LCI et l’AFP.